Il est déjà arrivé plusieurs fois que d’importantes manifestations tombent sur le même week-end de l’année. Prenons l’exemple du 18 au 20 septembre 2015. Ce week-end avaient lieu d’une part les Championnats suisses des cavaliers de saut élite à Sion, d’autre part le Championnat suisse des chevaux suisses à Avenches. En plus de cela, les meilleurs jeunes chevaux se mesuraient en international aux Championnats du monde de Lanaken en Belgique.

Ces collisions de dates mènent à divers conflits d’intérêts: des jeunes chevaux pourtant qualifiés pour le Championnat du monde à Lanaken prenaient le départ à Avenches. Des cavaliers qui avaient préparé différents jeunes chevaux pour la finale à Avenches étaient de la partie au Championnat suisse de saut élite à Sion . . . Tout cela au détriment des éleveurs qui auraient voulu voir leurs chevaux concourir à Avenches ou à Lanaken. Les cavaliers devaient choisir une manifestation même s’ils étaient qualifiés pour toutes les trois. Les organisateurs aussi ont dû se passer de l’un ou l’autre cavalier d’élite ou cheval d’exception. 

Mais quel est le rôle de la Fédération Suisse des Sports Equestres dans ce méli-mélo de dates? Ne doit-elle pas veiller à ce que de telles mauvaises planifications soient évitées? Oui et non. Peter Christen, responsable du sport de compétition à la FSSE, explique: «La FSSE coordonne les dates avec les associations régionales. Les organisateurs des Championnats suisses sont choisis par le biais des disciplines. En cas de collisions, nous cherchons des solutions avec les parties concernées. Pour en trouver cependant, la volonté de toutes les personnes concernées est nécessaire.»

Une personne responsable pour la coordination
Certains directoires de différentes disciplines essaient d’éviter de telles collisions de grandes manifestations à l’aide d’une personne qui se charge de la coordination. Malheureusement, cela ne fonctionne pas toujours, malgré la coordination.

Les raisons sont multiples: les installations sont déjà réservées avant et après, elles ne sont pas prêtes pour la manifestation, d’autres événements importants pour la région ont lieu à une date précise, les sponsors insistent sur une date, ou alors la date choisie coïncide avec d’autres compétitions internationales importantes, par exemple des qualifications, des championnats ou des manifestations importantes pour la relève.

Ce n’est donc pas facile, pour ne pas dire souvent très difficile, de trouver des organisateurs qui sont capables et d’accord de mettre sur pied une grande manifestation. Surtout le financement est un point délicat. En tant qu’association faîtière, la FSSE est dépendante des organisateurs de championnats et autres grandes manifestations et ne peut donc imposer son dictat de dates que conditionnellement. «Malgré les discussions intensives et les efforts entrepris, la FSSE ne parvient pas toujours à trouver des solutions optimales pour tout le monde. Les intérêts des parties concernées sont parfois trop hétérogènes», commente Peter Christen.

Le but serait qu’au moins au sein de la Suisse, les différentes manifestations d’élevage et de sport ne se concurrencent pas les unes les autres. Une deuxième étape serait évidemment de viser la concertation avec les grands événements internationaux, afin que ni les cavaliers, ni les chevaux, ni les éleveurs ou les sponsors ne doivent se démultiplier pour pouvoir participer à toutes les manifestations importantes.

Nicole Basieux