C’est parti: Hariett, une jeune femme à l’aise avec ces nouvelles technologies, m’accompagne dans ce test grandeur nature. Assises confortablement à l’écurie, nous faisons connaissance avec Equiparcours. Le manuel de l’utilisateur, inclu dans l’application sous la rubrique services, nous fait comprendre son fonctionnement. Dans un premier temps, nous téléchargeons gratuitement la carte au 100 000e de notre région, ainsi que les données d’élévation gratuites, pour le relief. Ensuite, après avoir choisi la zone que nous souhaitons découvrir, à savoir une partie du pied du Jura vaudois, nous téléchargeons les parcours équestres conseillés (PEC) de ce secteur.

Les propositions foisonnent, il nous faut donc mieux cibler l’itinéraire que nous souhaitons emprunter. Nous optons pour le Bois des Ursins, situé au sud de Saubraz. Zoomant sur l’écran, nous déterminons précisément le chemin que nous allons suivre. En cliquant sur les points indiquant chaque intersection d’itinéraires conseillés, nous choisissons notre propre parcours. Cette étape est un peu fastidieuse, probablement à cause de notre manque d’expérience. Une fois notre trajet – une boucle dans les bois – déterminé, les autres itinéraires conseillés s’effacent, apportant une meilleure visibilité. Le profil du dénivelé, le kilométrage et le temps estimé s’affichent alors.

Découverte d’une région inconnue

Les chevaux chargés dans le van, nous nous déplaçons jusqu’au Bois des Ursins, une région que nous ne connaissons pas du tout. Nous trouvons facilement une place pour nous parquer et sellons Rubeli et Nuwaif. Un point bleu nous indique notre position sur l’itinéraire choisi. De plus, la carte s’oriente automatiquement au nord, ce qui nous aide à nous repérer. Nous longeons la lisière de la forêt, avant d’y pénétrer par un joli chemin qui nous invite à prendre le trot. Au fur et à mesure que nous avançons, le trajet déjà effectué devient gris, alors que ce qui reste encore à parcourir est signalé en rouge. Nous apprécions particulièrement, grâce à Equiparcours, de nous être lancées à la découverte d’une région inconnue, située à une vingtaine de kilomètres de notre écurie.

Le sentier étroit qui serpente entre les arbres est charmant. A une bifurcation, nous nous trompons de direction et nous rendons compte de notre erreur après une centaine de mètres, le point bleu de notre localisation ne se trouvant plus sur l’itinéraire. Après avoir rebroussé chemin, nous continuons notre balade, les yeux rivés sur l’écran pour éviter de nous égarer à nouveau. Une heure plus tard, nous arrivons au terme de notre petite excursion, retrouvant le van.

Un bilan plutôt positif

De retour à l’écurie, nous tirons le bilan de ce test. Nous avons particulièrement apprécié de pouvoir avoir accès aux parcours équestres mis à disposition par diverses associations régionales (voir encadré). La fonction boussole de l’application, ainsi que le kilométrage, le dénivelé et le temps estimé nous ont été utiles. Equiparcours nous semble plus spécifiquement adapté à tout cavalier, qui n’est pas à l’aise avec les cartes topographiques et cherche un support différent pour ne pas se perdre. La possibilité d’enregistrer ses parcours et de les partager avec ses amis ou avec tous les cavaliers via le site internet www.sensetrails.com, est également un atout pour tous ceux qui souhaitent découvrir de nouveaux parcours adaptés au passage des chevaux. En outre, Equiparcours peut être intéressant pour les randonneurs qui planifient une excursion de plusieurs jours, leur évitant ainsi de transporter un volume important de cartes sur papier.

Cependant, pour ceux qui sont à l’aise avec les cartes topographiques, le téléchargement de celles au 100 000e, comprises dans le prix de base, risque de ne pas les satisfaire pleinement. Aucune différenciation entre les types de chemins n’est faite, ce qui peut prêter à confusion et enlève un point de repère important. On passera ainsi sans distinction d’un large chemin goudronné à un petit sentier. De plus, dans la forêt que nous avons testée, seul le parcours équestre conseillé apparaît, et non pas les sentiers secondaires. Les carrefours ne sont donc pas signalés, ce qui là aussi peut induire en erreur. Pour ceux qui maîtrisent la lecture de carte, il vaut donc la peine de télécharger en plus les cartes officielles au 25 000e, au prix de 9 francs suisses par carte.

A chacun également de tester s’il apprécie ou non d’avoir son regard rivé sur l’écran de son iPhone en balade. Cependant, l’application étant en constante évolution, une fonction permettra prochainement d’avertir au moyen d’un bip sonore le cavalier qu’il arrive prochainement à une intersection, ce qui lui permettra de laisser son portable dans la poche. Dans tous les cas, Equiparcours offre une solution intéressante à tout cavalier qui n’est pas trop copain avec la boussole et souhaite sortir sur les chemins sans risque de s’égarer!

Véronique Curchod

Comment est née l’idée de créer cette application?

J’adore me balader en campagne avec mon criollo Flyer, mais je dois avouer que l’orientation n’est de loin pas mon point fort. Il n’est pas rare que je me perde et je doive refaire plusieurs fois le même parcours pour m’en souvenir. Quand j’ai changé d’écurie en fin d’année passée, je ne savais jamais quel chemin prendre pour faire une balade agréable. J’ai alors cherché s’il existait une application qui pourrait m’aider, mais je n’ai rien trouvé de spécifiquement adapté aux cavaliers. J’ai donc décidé de développer Equiparcours, afin d’aider les cavaliers à s’orienter en pleine nature. Comme je travaille comme assistante de direction dans une entreprise spécialisée dans la cartographie aéronautique, à Villars-sous-Champvent VD, j’ai pu mettre à profit les compétences de mes collègues pour lancer ce nouveau produit.

Quels sont les points forts d’Equiparcours?

Tout a spécifiquement été pensé pour les cavaliers. De plus, une fois qu’une carte est chargée, elle reste disponible sans réseau téléphonique. Ce point est important en forêt, où la couverture est parfois aléatoire. Les cavaliers ont également la possibilité d’enregistrer leurs plus beaux parcours et de les partager avec leurs amis, ou de les rendre accessibles à tous via le site internet www.sensetrails.com. Cela permet de créer une communauté équestre, qui s’échange des idées de balades. De plus, les points d’eau et les places de parking pour les vans sont signalés pour certains parcours officiels.

Quel est l’engouement de la part des cavaliers?

La version pour iPhone sortie mi-mars a remporté un tel succès que nous avons développé également la version pour Android, qui est disponible depuis mi-juillet. Au vu des commentaires reçus, la majorité des acheteurs semblent être des trentenaires, bien que nous ayons des personnes de tout âge intéressées par cette application. Si 70 % des téléchargements ont eu lieu en Suisse, des Français, des Allemands, des Belges et même des Américains ont également acheté cette application.