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Maladies héréditaires chez le cheval de sport – 1er partie: Mon cheval tousse et se gratte également partout – que faire?

17 mars 2015 11:31

Il faut prendre garde lors de l’achat d’un cheval tout comme lors du choix d’animaux d’élevage, parce qu’il n’existe pas encore de traitement contre les maladies d’origine génétique. C’est pourquoi il est mieux de prévenir plutôt que de guérir. La recherche autour de telles maladies est tout aussi importante. Dans une série en plusieurs parties, quelques-unes des maladies héréditaires les plus fréquentes du cheval vont être décrites dans le «Bulletin».

Les maladies héréditaires du cheval les mieux connues à ce jour ont une héritabilité faible à moyenne de 0,1 à 0,4. Cela signifie que 10 à 40 pour-cent sont liées à des facteurs génétiques. Les maladies héréditaires peuvent être causées par un ou plusieurs gènes. Beaucoup de ces pathologies sont de nature multifactorielle, ce qui signifie que la prédisposition est transmise génétiquement, mais que la maladie ne se déclare que sous l’influence de certains facteurs environnementaux.

Elle peut par exemple se déclencher en fonction de l’utilisation ou de l’alimentation du cheval, ou également après le contact de l’animal avec certains agents pathogènes ou insectes. Pour le détenteur de l’animal, il est très important de connaître les maladies héréditaires principales, car il peut contribuer de manière significative à la prévention de leur expression clinique par une détention optimale. 

Les fédérations d’élevage jouent également un rôle décisif. En Suisse, les étalons demi-sang et franches-montagnes sont par exemple examinés de manière approfondie par des vétérinaires dans le cadre de l’approbation, respectivement du test en station, y compris des examens radiologiques et une endoscopie du larynx. En cas de résultats insatisfaisants, ces étalons sont le cas échéant exclus de la reproduction. De plus, l’engagement d’étalons dans le sport peut être en cas de succès un signe que l’animal en question transmet une bonne constitution pour la performance.  

La Fédération d’élevage travaille avec les chercheurs 
L’Institut suisse de médecine équine (ISME) effectue depuis plusieurs années, avec la Fédération d’élevage du cheval de sport CH FECH, un suivi de tous les chevaux âgés de trois ans qui sont présentés au test en terrain. Ce suivi doit permettre de détecter rapidement des défauts et d’accroître les connaissances sur les maladies héréditaires.

Selon l’état actuel des connaissances, la prédisposition peut être transmise génétiquement entre autres pour les maladies suivantes: hémiplégie laryngée (aussi: «cornage»), syndrome naviculaire, ostéochondrose (OCD, «chip») dans l’articulation du jarret, stéréotypies comme p. ex. le tic à l’appui, dermatite estivale, COPD (obstruction récurrente des voies aériennes, bronchite chronique, emphysème, «pousse»), sarcoïdes («verrues»), cryptorchidie, etc. Quelques maladies héréditaires, qui ont leur importance en Suisse, vont être décrites dans cette série en plusieurs parties dans le «Bulletin» et des conseils seront donnés sur la gestion de la détention.

Dermatite estivale 
La dermatite estivale est une allergie du cheval contre les moustiques. C’est une des maladies de la peau les plus fréquentes et elle peut apparaître chez les chevaux de toute race. Il s’agit d’une maladie génétique qui est déclenchée par un facteur extérieur, dans ce cas par des piqûres de moucherons ou de moustiques. Cette relation peut être observée chez le cheval islandais: 30 pour-cent des chevaux islandais importés développent une dermatite estivale, alors qu’en Islande, où les moustiques n’existent pas, ils restent en bonne santé.

Mais également chez nos races indigènes, il existe des porteurs génétiques avec la prédisposition pour cette maladie. Pour les chevaux qui sont utilisés en sport, la dermatite estivale pose souvent un problème moindre en raison des conditions de détention. Mais chez les chevaux d’élevage ou de loisirs, qui sont détenus au pré, la maladie peut être très pénible et signifier une réduction importante de la qualité de vie.

Symptômes

  • Démangeaisons importantes le long de la ligne supérieure, en particulier à la crinière et à la base de la queue.
  • Les démangeaisons peuvent également apparaître au niveau de l’abdomen du cheval.
  • Le cheval réagit en se grattant, ce qui peut conduire à une perte de poils et à des blessures.
  • Au stade chronique, une peau épaissie et avec des plis peut être observée au niveau de la crinière et de la base de la queue. Les chevaux très atteints sont facilement reconnaissables, comme les crins ne repoussent plus entièrement – même en hiver.

Cause
Réactions allergiques aux piqûres et par ce biais à la salive de moustiques (simulies) et de moucherons (culicoïdes).

Traitement
Des recherches sur un traitement causal au moyen d’une désensibilisation sont en cours chez le cheval, mais pas encore envisageables en pratique. Comme il n’y a encore jusqu’à maintenant aucun traitement satisfaisant, la protection du cheval contre un contact excessif avec les moustiques est le meilleur moyen de diminuer les symptômes de la maladie.

  • Ne pas détenir au pré les chevaux atteints le matin et le soir, à l’aube et au crépuscule, comme les moustiques sont le plus agressifs à ce moment-là.
  • Equiper toutes les fenêtres d’écurie ou d’autres ouvertures avec des moustiquaires.
  • Couvertures de protection pour la mise au pré.
  • Des produits anti-moustiques et des sprays peuvent aider.
  • Donner des compléments alimentaires à base d’ail pendant les mois où les moustiques sont actifs aide certainement, mais n’est cependant pas (encore) prouvé scientifiquement.
  • Dans les cas graves, le vétérinaire peut administrer de la cortisone, qui cependant diminue seulement les symptômes, mais ne combat pas la cause.
  • Des aliments avec des acides gras polyinsaturés peuvent également apporter une amélioration.

Pronostic/Prévention
Comme il n’y a pas de thérapie causale pour cette maladie et que des guérisons spontanées n’existent pas, il est avant tout important d’optimiser la qualité de vie du cheval. Avec les changements de détention correspondants, un cheval peut bien faire face à cette maladie. Pendant l’hiver ne se pose aucun problème. Quand une détention appropriée n’est pas possible, le propriétaire peut être contraint d’amener son cheval dans une zone avec moins de moustiques, par exemple dans des régions en altitude avec plus de vent et moins de moustiques.

Implication pour l’élevage
A cause de l’hérédité de la prédisposition à la maladie, il est déconseillé de faire reproduire des juments ou des étalons atteints. Au sein des demi-sang Suisse et d’autres associations, les animaux atteints sont exclus de l’élevage, mais pas chez les franches-montagnes. 

Nicole Basieux et 
Nathalie Fouché ISME

L’Institut suisse de médecine équine ISME

L’Institut suisse de médecine équine ISME prend en charge et soigne les chevaux et les autres équidés sur deux sites: la clinique des chevaux de Berne et la clinique d’Avenches. En plus des prestations pour tous les détenteurs de chevaux, l’ISME s’engage également pour divers thèmes de recherche. Vous trouverez plus d’informations sous www.ismequine.ch.

Etude: recherche de chevaux avec COPD et dermatite estivale

Des indices montrent que les chevaux atteints de maladies allergiques, comme la dermatite estivale, réagissent plus fortement au niveau des voies respiratoires à des substances exogènes. Une possibilité d’examen pour l’hypersensibilité pulmonaire est la pléthysmographie avec une provocation bronchique à l’histamine. Lors de cet examen, l’effort respiratoire et la fonction pulmonaire sont mesurées, pendant que le cheval inhale de l’histamine en concentration croissante. 

Lorsque l’effort atteint une certaine valeur et que la fonction respiratoire diminue, l’examen est interrompu. Si le cheval montre déjà à faibles doses des difficultés respiratoires, le diagnostic d’hypersensibilité pulmonaire est posé. Des chevaux avec des signes cliniques de dermatite estivale ont déjà été examinés et des tendances pour une hypersensibilité pulmonaire ont été trouvées. 

Dans le cadre d’un travail de master de l’Institut Suisse de médecine équine de l’Université de Berne, nous souhaitons examiner environ 35 chevaux qui souffrent de dermatite estivale au moyen d’un examen de la fonction pulmonaire (pléthysmographie avec provocation bronchique à l’histamine). Nous voulons ainsi déterminer, si ces chevaux souffrent plus souvent d’hypersensibilité pulmonaire que ce qu’on suppose cliniquement. La méthode d’examen permet également de reconnaître des atteintes mineures de l’appareil respiratoire, qui peuvent conduire à une diminution méconnue de la performance.

L’examen sur place ne coûte rien
L’examen dans le cadre de ce travail de master ne coûte rien au propriétaire et sera effectué sur place. Pour mieux pouvoir déterminer si les résultats obtenus ne sont toutefois pas seulement dus au hasard, nous avons besoin de chevaux de contrôle, qui ne montrent cliniquement aucun signe de dermatite estivale et/ou de maladies pulmonaires. Ceux-ci devraient idéalement se trouver dans la même écurie et seraient examinés gratuitement avec la même méthode. 

Pour de telles études cliniques, nous dépendons toujours de vous et de vos chevaux. Nous serions donc très heureux de vous donner personnellement plus d’informations à ce sujet. En cas d’intérêt, vous pouvez vous annoncer auprès d’Anna Brunner sous annabrunnerand@gmail.com. En participant à cette étude de master, vous contribuez à augmenter les connaissances sur les relations existantes entre les différentes maladies allergiques chez le cheval. 

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