Le 5 août 2016, ce sera le coup d’envoi des Jeux Olympiques à Rio de Janeiro. Au même moment mais cette année, un concours test destiné à examiner les installations de sport équestre sous toutes les coutures était organisé. La cheffe du team de la Fédération Suisse des Sports Equestres FSSE Evelyne Niklaus ainsi que le vétérinaire de la discipline Concours Complet Dominik Burger y étaient. 

Rio… et on pense immédiatement à l’été, au soleil, au pain de sucre, à Copacabana et aux caipirinhas. Pourtant, du 6 au 9 août 2015, c’était le Concours Complet qui était à l’honneur avec, comme parcours test, un concours international 2 étoiles.

Du fait que ce printemps, ni les infrastructures ni les ouvrages prévus n’étaient prêts dans la région de Deodoro qui doit accueillir également les compétitions olympiques des sportifs équestres, les fédérations internationales n’avaient annoncé ni chevaux ni cavaliers pour cette épreuve. Ainsi, seuls des cavaliers de Concours Complet indigènes étaient au départ. Par contre, pratiquement chaque nation avait délégué des observateurs chargés de reconnaître dans les moindres détails les installations et la région et qui étaient convoqués aux meetings du comité d’organisation et de la FEI. 

C’est exactement la mission dont étaient chargés Evelyne Niklaus et Dominik Burger par la Fédération Suisse des Sports Equestres FSSE. En premier lieu, les deux délégués ont constaté que bien des choses ont bougé au cours des derniers mois: les installations destinées au sport équestre sont pratiquement toutes terminées.

Et, une année avant la grande manifestation, le parcours du cross légèrement vallonné avec ses obstacles fixes paraît très plaisant comme l’a constaté avec satisfaction le vétérinaire de la discipline Dominik Burger. Quant aux infrastructures nécessaires comme les écuries, les halles, les places de concours et d’entraînement ainsi que les installations sanitaires, leur construction est déjà très avancée et il ne manque plus que les installations temporaires comme les tribunes et autres ouvrages analogues.  

La «voie rapide» est encore en cours de construction
Par contre, la route reliant les logements au site réservés aux chevaux a causé du souci à la délégation suisse. Actuellement, les routes sont seulement en cours de construction. «L’objectif est que les athlètes puissent emprunter une voie qui leur est exclusivement réservée», a expliqué Evelyne Niklaus. Ceci devrait permettre de réduire à un minimum absolu les bouchons et les temps d’attente absolument normaux pour la ville de Rio et ses 16 millions d’habitants.

Un autre sujet un peu déplaisant a surtout interpelé les vétérinaires parmi les observateurs du concours test: la morve (maladie). La morve est une maladie infectieuse contagieuse qui frappe les équidés. Les chevaux peuvent présenter des nodules et des ulcères sur les muqueuses, sur la peau et sur les organes internes et avoir une forte fièvre. La morve est également transmissible à l’humain et en Suisse, elle est soumise à l’obligation d’informer, car elle fait partie des épizooties à éradiquer.  

La morve est maîtrisée
Au Brésil avec ses pas moins de 7,5 millions de chevaux, il existe toujours des cas endémiques de morve qui, depuis quelques années, est combattue au moyen d’un plan suivi à la lettre. Et afin d’exclure toute contamination, depuis le mois d’avril de cette année et jusqu’au début des Jeux Olympiques, aucun cheval ne peut être monté ou détenu sur les terrains de Deodoro – à l’exception de ce concours test.

De plus, l’an prochain, tout se déroulera sous une stricte quarantaine entre l’aéroport et le site de compétition sachant que sur les lieux une clinique à la pointe de la modernité est installée afin qu’en cas d’urgence, les chevaux ne soient pas obligés de quitter les lieux. Par ailleurs, les responsables mènent une lutte conséquente contre tous les vecteurs possibles de maladie comme les insectes ou les rongeurs.

Ces mesures impliquent un défi supplémentaire: les sols de sable des carrés pour le dressage et le saut ont été nouvellement aménagés et en principe, seule une utilisation et une irrigation régulières peuvent permettre de les préparer de façon optimale pour une compétition. Or, cela n’est pas possible puisque du fait des précautions épidémiologiques aucun cheval ne peut se rendre sur le site.

Un climat «hivernal» agréable
Les Jeux Olympiques de Rio se dérouleront durant la saison d’hiver. Le climat est relativement sec et les températures se situent de façon relativement constante entre 25 et 30 degré Celsius. Cela devrait être donc absolument supportable pour des chevaux en pleine forme qui viennent de l’Europe et de l’Amérique du Nord où c’est encore l’été.

Après cette reconnaissance des lieux et des conditions, tous les observateurs ont pu présenter des suggestions d’amélioration aux organisateurs et la délégation suisse a envoyé un rapport à Swiss Olympic: en bref, une telle manifestation sportive entraîne divers défis en matière de logistique. De plus, il est relativement compliqué d’obtenir une accréditation pour tout le staff y compris les entraîneurs. Enfin, si on veut se rendre à Rio pour suivre les Jeux Olympiques, cela coûte beaucoup d’argent. Les personnes intéressées seront donc bien inspirées de réserver le plus tôt possible leur logement et leurs billets.

En plus de toutes les disciplines de sport équestre, à savoir le Concours Complet, le Dressage, le Saut, et ensuite également le Para-Equestrian Dressage lors des Paralympiques, d’autres disciplines sportives se dérouleront sur le site de Deodoro, entre autres les compétitions de  BMX, de canoë, de ho­ckey, de pentathlon moderne, de VTT et de tir. La ville de Deodoro est plutôt une «ville militaire» peu attractive du point de vue touristique. Les athlètes et les officiels seront logés au village olympique situé à 25 km en voiture, à Barra, un lieu résidentiel au Sud de Rio. Quant aux grooms, ils seront logés dans leur propre village construit près des écuries.

Nicole Basieux