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Bien préparé en cas d’urgence et de crise

14 mars 2017 10:50

La Fédération Suisse des Sports Equestres et les associations régionales souhaitent des manifestations sans accidents à tous les organisateurs. Des accidents graves ou mêmes des catastrophes peuvent cependant arriver partout et à tout moment. Découvrez dans le «Bulletin» comment gérer de manière claire et professionnelle de telles situations.

Les personnes ayant suivi le Grand Prix lors du dernier concours de saut international de Suisse, le CSI de Zurich, ont pu constater qu’une chute dans une combinaison peut arriver même aux meilleurs cavaliers ... Le dernier touché était Roger-Yves Bost. Le jour précédent, Martin Fuchs était également tombé et avait en plus été touché au visage par son cheval. Résultat: fracture du nez. Dans les deux cas, cavaliers et chevaux ont pourtant eu de la chance dans la malchance. Mais que faire dans le cas d’une chute plus grave? Andreas Stutz, ancien chef de communication au sein du OKV, a joué un rôle précurseur important dans ce domaine avec l’élaboration d’un document intégré au dossier des organisateurs de manifestations OKV. Son document, qui contient également des informations importantes à l’attention des cavaliers et les atteleurs, a été adapté par la Fédération Suisse des Sports Equestres l’année passée.

Qu’est-ce qu’une crise?

Les crises ou les catastrophes se caractérisent par une phase de chaos. Durant cette phase, il convient d’obtenir le plus rapidement possible une vue d’ensemble afin de déclencher les mesures d’urgence qui s’imposent;

Les accidents qui entraînent la mort, respectivement une grave blessure d’une participante/d’un participant;

Les accidents entraînant la mort d’un cheval sur la place de concours;

Les catastrophes naturelles et les incendies qui détruisent une grande partie des infrastructures de la manifestation;

De graves accusations contre l’organisateur ou la fédération (harcèlement sexuel, grave violation de la loi sur la protection des animaux, etc.).

Préparation de l’organisateur en vue d’une crise possible:

L’organisateur est conscient des genres de crises (accidents grave, catastrophes naturelles, accusations) qui peuvent se présenter lors de sa manifestation.

Le procédé en cas de situation de crise a été discuté au sein du CO et il est connu du CO. Les membres du CO connaissent leur tâche en cas de situation de crise. Cet aide-mémoire est déposé auprès du jury.

L’organisateur connaît les cas entraînant une interruption de sa manifestation et qui en décide. Selon les règlements de la FSSE, le président du jury prend la décision après avoir entendu le président du CO.

Tous les fonctionnaires savent qui alarme l’ambulance/les pompiers/la police/le vétérinaire et dans quels cas.

Un/une porte-parole pour les médias est désigné/e (p. ex. le président du CO), il connaît sa fonction et il est à disposition durant toute la manifestation. Il ou elle est POC (Point of contact; unique interlocuteur/trice apte à donner des renseignements). Cela évite des déclarations divergentes et décharge les membres du CO au niveau de la gestion des situations.

Toutes les personnes impliquées dans la manifestation connaissent les coordonnées de contact (numéros de portable!) des fonctionnaires les plus importants et des services d’urgence (services sanitaires, hôpital, médecin, service du feu, service de sauvetage des grands animaux, office vétérinaire, élimination des cadavres d’animaux), à savoir dans tous les cas le président du CO, le président du jury, le délégué technique, le porte-parole, le vétérinaire, le médecin ou l’ambulancier, l’ambulancier pour animaux. Une liste «téléphones d’urgence» que toutes les aides ont sur eux a fait ses preuves.

Une ou des personnes destinées à encadrer les victimes et les proches sont désignées, elles connaissent leur fonction et elles sont à disposition durant toute la manifestation (ni le président du CO, ni le porte-parole).

Une liste comportant toutes les adresses e-mail du responsable de la communication FSSE et de l’association régionale, des médias principaux de la région ainsi que de la presse spécialisée («Pferdewoche», «Le Cavalier Romand», etc.) est disponible.

Du matériel destiné à protéger le lieu d’un accident des regards des spectateurs et des médias est à disposition. Des tentes de fête avec parois latérales (éventuellement plusieurs tentes les unes à côté des autres) ont fait leurs preuves.

Comportement correct durant une situation de crise

 1. Sécuriser le lieu de l’accident et interrompre l’épreuve.

 2. Alarmer les services de secours respectivement le vétérinaire et s’occuper des blessés.

 3. Protéger le lieu de l’accident contre les regards du public et des médias.

 4. Demander au public, par l’entremise du speaker, de faire preuve de compréhension et l’inviter à se tenir éloigné du lieu de l’accident afin de ne pas entraver le dégagement des blessés. Le public est constamment informé du déroulement (interruption/annulation).

 5. Assurer le guidage des services d’urgence.

 6. Lors de l’intervention REGA chevaux, libérer suffisamment tous les endroits d’atterrissage possibles: le pilote décide où il veut atterrir.

 7. Protéger les victimes et les proches du public et des médias et les encadrer.

 8. Transmettre immédiatement toutes les demandes de médias au porte-parole. Aucun autre fonctionnaire et aucune aide ne donne des renseignements à des médias ou à d’autres personnes publiques (cf. verso).

 9. Décider de la suite du déroulement de la manifestation (annulation) et en informer immédiatement le public, les participants et les médias.

10. Il convient d’en informer le responsable de la communication de la FSSE ainsi que le chef de communication de l’association régionale concernée.

11. Dans les jours qui suivent, se renseigner auprès des proches/blessés sur le processus de guérison, respectivement sur l’état de la personne.

A observer pour le cas où un cheval doit être euthanasié

Si le cheval peut être transporté, l’éloigner du lieu de la manifestation. Le vétérinaire de concours décide de l’aptitude au transport.

L’utilisation d’une protection contre les regards du public/des médias est décidée par le vétérinaire.

La mort doit si possible être donnée sous forme d’euthanasie; il faut absolument éviter d’abattre un cheval avec un pistolet d’abattage ou un pistolet sur la piste.

L’organisateur est responsable de l’évacuation la plus rapide possible du cheval mort. Veuillez impérativement vous concerter auparavant avec votre vétérinaire de concours,

Le responsable de la communication de la FSSE et le chef de communication de l’association régionale concernée doivent être informés après l’euthanasie du cheval.

Dans le cas d’une mort soudaine avec un diagnostic peu clair, le vétérinaire décide de la marche à suivre.

Responsables communication FSSE & OKV/Nicole Basieux

Entretien avec Claudia Uehlinger, responsable de communication du OKV

«Bulletin»: Claudia Uehlinger, vous organisez des cours de gestion de situation de crise lors de manifestations équestres pour les organisateurs dans la région du OKV. Quelles ont été vos expériences jusqu’à présent?

Claudia Uehlinger: Nous organisons effectivement des cours de formation. Malheureusement, l’intérêt pour ceux-ci n’a pas encore été très grand jusque-là, ce que je regrette beaucoup. C’est dommage que les responsables de manifestations équestres accordent si peu d’attention à la communication d’un point de vue général et particulièrement lors de situation de crise.

Comment se déroulent ces formations?

Les formations sont organisées en collaboration avec Dimedio Sàrl, basée à Uster. Deux spécialistes en communication expliquent le sujet délicat «Communication en situation de crise» de manière détaillée, analysent des cas de figure concrets et forment les personnes en conséquence. Un entraînement média avec enregistrement vidéo complète la formation. 

Que conseillez-vous impérativement aux organisateurs afin que tout se passe bien dans une situation de crise?

Il est important de rester calme. Il n’y a qu’une seule personne définie (porte-parole) qui s’occupe de donner des renseignements. Les médias et le public doivent être informés sur les faits avérés. Ceci doit être fait le plus vite possible afin d’éviter les rumeurs et les spéculations. La communication doit être maintenue continuellement. Pour se faire, toutes les personnes impliquées doivent transmettre les informations au porte-parole. Il faut répondre aux questions de manière ouverte et honnête. Uniquement des faits avérés, et non des spéculations, sont à communiquer. Si une réponse à une question ne peut pas être donnée, il faut le communiquer en conséquence: «Nous ne pouvons momentanément ni donner de réponse à ce sujet, ni prendre position, étant donné que nous n’avons pas encore (assez) d’informations. Nous allons vous informer dès que nous obtenons plus de détails». Et une chose très importante: Transmettre les informations de manière active dès que possible, et non de manière réactive. 

Avez-vous déjà vécu une situation de crise? Si oui, que s’est-il passé et comment s’est résolu la situation?

Oui, c’était il y a déjà quelques années. En tant que spectatrice, j’ai assisté à une lourde chute d’une cavalière et de son cheval. Le speaker avait alors très bien réagi et nous a informé de ce qu’il s’était passé en se basant sur des faits et non des spéculations: «La cavalière est emmenée à l’hôpital pour des examens complémentaires, nous lui souhaitons tout de bon et bon rétablissement. Le cheval est amené au Tierspital pour un contrôle plus approfondi» ou quelque chose comme ça. Après concertation avec les parents et les autres équipes, la compétition a été poursuivie. Ceci a également été communiqué par le speaker.  

Plus d’informations

La formation avec entraînement média est proposé sous «Kommunikation für Veranstalter». Le cours d’une journée est habituellement proposé au mois de mars et traite également des sujets liés à la communication en général. Etant donné que le sujet très important de la «Communication en situation de crise» a aussi été abordé par la FSSE, nous sommes également prêts à organiser un cours d’une demi-journée uniquement à ce sujet. Les personnes intéressées peuvent s’annoncer jusqu’au 15 avril 2017 à l’adresse claudia.uehlinger@okv.ch.

Contact avec les médias

Après un événement, les médias atteignent en quelques minutes des milliers de personnes en influençant leur opinion sur une manifestation. Et lorsqu’une opinion est faite, il est très difficile de la changer. Un contact coordonné et professionnel avec les médias est donc payant.

C’est pourquoi cette consigne s’applique à toutes les personnes impliquées dans la manifestation: Toutes les demandes de médias sont à transmettre au porte-parole désigné au préalable!

Le porte-parole et les fonctionnaires principaux (président du jury/président du CO) élaborent ensemble une prise de position officielle comportant uniquement des faits avérés. Donnez le plus rapidement possible une première prise de position et complétez-là régulièrement avec de nouveaux faits avérés.

Demandez aux médias de vous accorder un bref temps de réflexion pour des commentaires ou pour réagir à des allégations (1-3 heures) mais répondez impérativement aux médias dans le temps imparti ou alors annoncez-leur un éventuel retard imprévu et justifiez-le.

Transmettez simultanément les informations sous une forme similaire à tous les médias. Les communiqués de presse par courriel sont un moyen idéal. En cas de nombreuses demandes de la part de médias, une conférence de presse peut être organisée à court terme. Informez à temps quand et où la conférence de presse aura lieu.

A éviter absolument:

  • Ne pas communiquer des suppositions mais uniquement des faits;
  • ne pas donner d’informations sur des tiers sans avoir obtenu leur accord;
  • ne pas reporter la faute sur la victime, respectivement sur d’autres personnes;
  • éviter de porter un jugement précipité;
  • ne pas tenter de dissimuler les fautes évidentes.

En cas d’incertitude, de demandes critiques de la part des médias ou d’accidents très importants, n’hésitez pas à contacter le chef de communication de votre association régionale et le responsable de la communication de la FSSE. Responsables de la communication des associations régionales et de la FSSE:

  • OKV Claudia Uehlinger 079 338 82 14
  • FTSE  Elisabetta Garobbio 079 338 14 27
  • FSSE Nadine Niklaus 078 830 10 41
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