Le président de la FSSE Charles Trolliet lors de son exposé à la «journée de l'avenir» | © FSSE/Cornelia Heimgartner
Des acteurs importants de la Fédération Suisse des Sports Equestres (FSSE) se sont réunis dans le cadre de la «journée de l’avenir» afin d’analyser les chances et les risques des nouvelles orientations stratégiques envisagées pour la fédération faîtière. Les débats passionnants et les discussions animées vont désormais permettre au Comité FSSE de déterminer la future stratégie de la Fédération.
La stratégie de la fédération concerne tout le monde. Cette stratégie ne doit donc pas rester une théorie rébarbative mais elle doit pouvoir être vécue au quotidien. Il était donc important pour le Comité FSSE d’obtenir dès le début l’adhésion de toutes les parties prenantes, des associations membres en passant par les commissions jusqu’aux directoires des disciplines, et de les impliquer activement dans son processus stratégique. Ainsi, lors de la «journée de l’avenir» animée par le groupe de conseil en gestion associative B’VM, la situation actuelle a été présentée et des variantes possibles de modernisation des structures de la fédération ont été discutées au cours de débats très animés.
La stratégie détermine la structure de la fédération
Dans son discours de bienvenue, le vice-président actuel et futur président désigné de la FSSE, Damian Müller, a clairement indiqué que la FSSE se considère comme la fédération faîtière de tout le sport équestre, de la base au sommet. Outre l’organisation des disciplines équestres de la FEI, des domaines aussi divers que la formation des personnes pratiquant le sport équestre et des officiels, le réseautage au sein de la filière équine ainsi que la défense des intérêts de la filière équine vis-à-vis de la politique, de l’économie, de la science et enfin et surtout, du grand public, font partie de ses tâches, tâches essentielles que la FSSE veut conserver à l’avenir.
Néanmoins, la question se pose de savoir si la stratégie actuelle de la fédération et donc aussi sa structure correspondent encore aux besoins et aux exigences actuels. La FSSE aborde donc cette question cruciale dans le cadre du projet «Stratégie 2030» et elle consulte tous les acteurs qui, en fin de compte, portent la stratégie de la fédération vers l’extérieur. «Avec sa ‹Stratégie 2030›, la fédération endosse sa responsabilité de dirigeante», a expliqué Damian Müller aux plus de 70 représentantes et représentants concernés.
De moins en moins de chevaux de sport actifs à la FSSE
Dans son exposé, le président de la FSSE Charles Trolliet a notamment informé que le nombre de chevaux de sport actifs enregistrés auprès de la FSSE n’a cessé de diminuer ces dernières années alors que la population équine est restée quasiment stable en Suisse selon les chiffres de la base de données sur le trafic des animaux (BDTA). Cette évolution prouve que l’intérêt pour les disciplines FEI classiques, organisées au sein de la FSSE, est en baisse.
Par ailleurs, selon les derniers chiffres, seuls environ 17% des chevaux vivant en Suisse sont enregistrés auprès de la FSSE, ce qui signifie qu’avec ses mesures, cette dernière ne parvient actuellement à atteindre qu’une petite partie du monde équestre suisse – et la tendance est à la baisse.
En outre, un sondage effectué en 2017 auprès des cavalières et des cavaliers a démontré qu’une grande partie des personnes pratiquant le sport équestre ne voit aucune valeur ajoutée au fait d’être membre d’une société ou d’un club. Pourtant, ces sportifs équestres non-organisés sont directement concernés par les nombreux thèmes traités par la FSSE et ses associations membres et ils profitent du lobbying de ces dernières, par exemple sur les questions relatives à l’aménagement du territoire, à la protection des animaux ou à d’autres sujets politique, comme l’a clairement démontré la récente crise sanitaire.
Charles Trolliet est convaincu qu’à l’avenir, les personnes pratiquant le sport équestre devront plutôt rechercher les points communs plutôt que les différends afin de faire entendre les préoccupations de la filière équine à tous les niveaux et le président de la FSSE l’a bien résumé dans son exposé : «Le cheval est et reste un lien avec la nature et il s’inscrit ainsi dans l’air du temps. Nous devons toutefois veiller à qu’à l’avenir, nous puissions continuer à sortir à cheval dans la nature.»
Explorer les options stratégiques
Dans ce contexte, la FSSE a lancé un processus visant à examiner de manière critique si la stratégie actuelle de la fédération peut encore répondre aux réalités actuelles et futures. C’est pourquoi divers modèles ont été intensément discutés en petits groupes lors de la «journée de l’avenir». Outre les disciplines FEI classiques, d’autres disciplines de sport équestre devraient-elles être intégrées à la FSSE à l’avenir? Serait-ce une solution de procéder à une intégration accrue des sportifs équestres non-organisés dans la fédération faîtière? Faudrait-il même créer un véritable «centre de compétences Cheval» réunissant sous un même toit toute la filière avec ses multiples facettes? Ces questions ainsi que d’autres ont été examinées sous divers angles et les avis pour et contre un tel changement de paradigme ont été transmis au Comité FSSE pour traitement ultérieur.
Une feuille de route ambitieuse
Les nouvelles approches et les suggestions issues de la «journée de l’avenir» seront examinées de manière plus approfondie lors de la réunion à huis clos du comité du début juillet. Un premier projet de stratégie sera ensuite présenté à la Conférence des présidents du 19 août 2021 pour être ensuite mis en consultation auprès des associations membres afin que leurs remarques puissent être prises en compte dans la version finale. Le projet de stratégie doit être achevé au cours du premier trimestre 2022 en vue d’initier les ajustements structurels nécessaires lors du deuxième trimestre 2022.
Il s’agit d’un calendrier ambitieux, mais le Comité est convaincu qu’avec le soutien actif de tous les acteurs, il sera possible de moderniser la FSSE afin qu’à l’avenir également, elle puisse continuer à utiliser efficacement ses ressources et à remplir ses tâches de manière ciblée.
Cornelia Heimgartner
Karin Stuhlmann du groupe de consultants B'VM mène le public à travers la «journée de l'avenir» | © FSSE/Cornelia Heimgartner