Dans son rapport annuel sur les tournois équestres, la Protection Suisse des Animaux PSA donne une bonne note aux manifestations équestres observées relevant de la FSSE. Lors de ses visites inopinées, la PSA évalue aussi bien le comportement des cavaliers sur le paddock de détente que leurs relations avec le cheval pendant la compétition.

La PSA avait déjà fait état de différentes améliorations dans son rapport 2020, notamment dans les disciplines Dressage et Saut. La discipline Attelage, en revanche, donnait encore lieu à quelques critiques. Le poids du cavalier faisait également partie des sujets mis en avant l’année précédente. Selon le rapport actuel, seuls quelques points délicats ont été relevés lors des concours des disciplines de la FSSE observés. Ceux-ci concernaient avant tout les officiels et le poids des cavaliers.

Sandra Schaefler, responsable des sports équestres à la PSA, trouve que l’échange avec la FSSE est important: «La PSA s’échange une fois par an avec la FSSE afin de discuter ensemble de différents points. La PSA contacte la FSSE également spontanément lorsque l’actualité l’impose ou si elle a des questions. Par ailleurs, grâce à ses spécialistes compétents, la PSA attire régulièrement l’attention de la FSSE sur les problèmes de traitement non respectueux des animaux lors des concours et suggère alors des solutions. Jusqu’à présent, des discussions constructives ont permis d’améliorer la protection des animaux. Des projets communs visant à promouvoir davantage le bien-être des chevaux ont même été mis en place. Actuellement, la PSA et la FSSE travaillent ensemble sur le sujet du poids des cavaliers et la FSSE soutient l’action de la PSA ‹Bonne équitation - Happy Horse›, deux projets en faveur du bien-être des chevaux qui connaissent un succès remarquable. Enfin, la PSA a la possibilité de publier régulièrement des articles sur le bien-être des chevaux dans le ‹Bulletin› de la FSSE.

De plus en plus de responsabilités pour les officiels

Dans son rapport annuel «Tournois équestres 2021», la PSA exige une surveillance plus étroite des paddocks de détente et des sanctions plus sévères en cas de comportement inapproprié. Concrètement, la PSA souhaite une extension de l’offre de formation pour les officiels, notamment dans le domaine de la communication et de la gestion des conflits, ainsi qu’un renforcement du contrôle des muserolles et des avertissements plus sévères en cas de non-respect des règles.

Le renforcement des officiels bénévoles est également considéré comme une priorité par la FSSE. Ici, différents axes d’action ont été retenus. Les officiels doivent faire face à des fonctions de contrôle de plus en plus nombreuses qui, outre la surveillance des dispositions relatives à la protection des animaux, comprennent également des tâches réglementaires comme le contrôle des vaccinations des chevaux. La FSSE cherche ainsi régulièrement à simplifier ou automatiser certains contrôles afin de soulager les officiels.

Elle reste en outre convaincue que le bénévolat des officiels est tout à fait justifié. Pourtant, assurer la relève n’est pas toujours simple. Notamment pour la bonne raison que personne n’aime se faire insulter dans le cadre de son activité bénévole - des scènes de cavaliers se comportant de manière déplacée vis-à-vis des officiels étant malheureusement régulièrement observées. «Nous n’acceptons pas de tels comportements! La FSSE soutient ses officiels, lesquels suivent une formation continue ciblée et doivent également pouvoir recourir à la possibilité d’émettre des avertissements écrits», insiste Damian Müller, président de la FSSE

Poids des cavaliers

Le poids et la condition physique des cavalières et cavaliers jouent également un rôle important concernant le bien-être des chevaux. Pourtant, le sujet est extrêmement complexe. C’est pour cette raison qu’en 2021, la FSSE a déjà attiré l’attention sur les différentes facettes du problème en publiant plusieurs articles. Elle a en outre créé un groupe de travail chargé de se pencher sur la question.

Ce groupe de travail, composé de représentantes et représentants des associations membres, du corps vétérinaire, des disciplines de la FSSE et de la PSA, lancera en 2022 une double campagne qui, d’une part, abordera les différents aspects de la capacité de charge des chevaux et du poids des cavalières et cavaliers via une brochure, et d’autre part encouragera l’adoption d’un mode de vie plus sain avec un programme de mise en forme adapté à la pratique des sports équestres.

Dans ce contexte, la FSSE a volontairement renoncé à la mise en place d’une réglementation numérique du poids des cavaliers, les experts étant d’avis qu’une telle procédure ne pourrait tenir compte de la complexité du problème. La mise à disposition d’informations permettant aux cavalières et cavaliers de juger eux-mêmes si la charge qu’ils représentent pour leur animal est acceptable semble ici plus appropriée

Polo et courses hippiques sous le feu des critiques

Le polo et les courses hippiques font l’objet d’un constat plus négatif dans le rapport annuel «Tournois équestres» de la PSA. La PSA a ici également mis la FSSE en cause, la Swiss Polo Association (SPA) et la Fédération Suisse des Courses de Chevaux (FSC) faisant partie de ses associations membres.

Toutefois, il faut savoir qu’être membre n’implique pas obligatoirement l’adoption des règlements de la FSSE - au contraire! Les associations spécialisées affiliées à la FSSE ont généralement des règlements propres à leur discipline. Elles ne relèvent pas non plus de la FEI, la Fédération équestre internationale, et ont leurs propres fédérations faîtières ainsi que leurs propres règlements et leurs propres valeurs. La FSSE n’a ici aucune compétence réglementaire. Les règlements sportifs individuels sont uniquement soumis à la législation sur la protection des animaux, laquelle s’applique à chaque cheval indépendamment de la discipline pratiquée.

En revanche, toutes les associations membres approuvent le code éthique de la FSSE. Il s’agit toutefois d’un engagement moral et non pas d’un cadre réglementaire. Aucune sanction ne peut donc en découler.

Même si la FSSE n’est pas d’accord avec certaines pratiques des disciplines critiquées par la PSA, exclure ces associations spécialisées de la FSSE ne résoudrait pas le problème. La FSSE tient à maintenir le dialogue entre tous les acteurs de la filière équine et à encourager la prise de conscience et la collaboration via un travail de sensibilisation, notamment sur les thèmes critiques.

La filière équine se serre les coudes

La FSSE entretient et promeut cette culture de la discussion ouverte et de la communication transparente à tous les niveaux - en particulier lorsqu’il s’agit de questions relatives à la protection des animaux. La FSSE rencontre ainsi régulièrement des représentantes et représentants de la PSA et de la fondation de protection des animaux «Tier im Recht». Le regard extérieur critique sur les sports équestres est justifié et important puisqu’il nous permet d’avancer. Toutefois, la volonté de dialogue et la transparence de tous les participants est une condition préalable indispensable pour atteindre l’objectif commun d’un sport respectueux des chevaux.

Même dans les autres domaines, une action coordonnée de la filière équine est décisive, par exemple concernant les questions politiques d’ordre supérieur telles que l’aménagement du territoire ou la protection de l’environnement. Ainsi, au printemps, à l’initiative du Conseil et Observatoire Suisse de la Filière du Cheval (COFICHEV), des représentantes et représentants de l’élevage équin, des professionnels du cheval, de l’armée, de la recherche équine, des courses hippiques et d’autres associations de sports équestres ainsi que de la FSSE se sont réunis autour d’une table afin de lancer une décision de principe sur une action commune et coordonnée relative à des sujets qui concernent tous les hommes et toutes les femmes de chevaux.

Une telle concertation augmente l’influence des prises de position de la filière équine sur les interventions politiques et accroît la portée de nos intérêts communs.

Ne pas se concentrer uniquement sur le sport de compétition

Alors que le rapport de la PSA se concentre sur le sport de compétition, la FSSE tient également à ce que les amateurs de chevaux sans ambition sportive s’efforcent d’acquérir les compétences nécessaires et aient conscience de leur responsabilité vis-à-vis de leur partenaire à quatre sabots.

Un grand nombre de ces propriétaires de chevaux ne sont affiliés à aucune association et leurs connaissances sur ces animaux sont souvent insuffisantes. Il peut donc arriver qu’un amour des animaux mal compris ou qu’une humanisation exagérée du cheval conduise à des situations critiques relevant de la protection des animaux.

Il est donc dans l’intérêt de tous les amoureux des chevaux que chaque propriétaire de cheval, même sans ambition sportive, dispose de connaissances de base solides sur les besoins et les caractéristiques de cet animal. C’est pourquoi la FSSE est favorable à l’instauration d’une attestation de compétences obligatoire pour les propriétaires de chevaux et s’engage, le cas échéant, à proposer des modèles de formation correspondants.

Nous souhaitons continuer à pouvoir prendre du plaisir à pratiquer notre loisir ou à exercer notre métier en compagnie du cheval. C’est pourquoi nous sommes prêts à répondre à la sensibilité croissante du grand public sur les questions de protection animale et à trouver, ensemble, des solutions constructives afin d’améliorer le bien-être des chevaux. Les guerres de tranchées entre les différents groupements n’ont pas lieu d’être car, en fin de compte, nous poursuivons tous le même objectif: une cohabitation harmonieuse avec notre cher ami quadrupède, le cheval.

Cornelia Heimgartner