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Le Centre équestre national de Berne - une oasis de verdure pour les chevaux au coeur de la capitale suisse

11 avril 2022 08:00

Bien qu’il soit entouré d’immeubles, de voies de tram et de circulation urbaine, c’est un véritable écrin de verdure: le Centre équestre national de Berne. Dès que l’on pénètre sur le site, on laisse immédiatement l’agitation urbaine derrière soi et une porte s’ouvre sur l’histoire de l’armée suisse ainsi que sur l’évolution du cheval dans notre société. Dans cette série d’article, le «Bulletin» présente trois centres équestres nationaux de Suisse, à savoir ceux d’Avenches, de Berne et de la Suisse orientale. Ce numéro vous permet de vous immerger dans le monde du CEN de Berne.

Le CEN de Berne au coeur de la capitale | © CEN Berne Le CEN de Berne au coeur de la capitale | © CEN Berne

Le Centre équestre national (CEN) de Berne est aujourd’hui une entreprise de prestations de services moderne et diversifiée qui s’est focalisée sur le cheval, les sports équestres, les chevaux de l’armée ainsi que la formation à divers métiers liés au cheval. En 1997, le CEN de Berne a été fondé sous sa forme actuelle de coopérative. Mais à l’époque, il avait déjà une histoire de plus de 100 ans que l’on peut littéralement ressentir en s’y promenant. Voici une brève rétrospective.

 

Formation des chevaux militaires

En 1890, le Dépôt fédéral des remontes de cavalerie (DFRC) fut créé avec pour mission principale de former les remontes, c’est-à-dire les jeunes chevaux, nouvellement achetées pour l’armée. Un an plus tôt, un centre de cure pour les chevaux de la cavalerie comprenant des écuries, une pharmacie et un logement de fonction pour le vétérinaire avait été construit. Pendant plus de 50 ans, le DFRC est resté une base importante de la cavalerie. En 1952, le Dépôt fédéral des chevaux de l’armée (DFCA) voyait le jour. La Régie fédérale des chevaux de Thoune ayant été dissoute, le site de Berne devenait l’unique dépôt des chevaux de l’armée. Plus de 500 collaborateurs et jusqu’à 1200 chevaux étaient alors stationnés à Berne. Les écuyers du DFCA ont fêtés de grands succès nationaux et internationaux dont le compte rendu figure dans le livre «120 ans Sport équestre en Suisse» de la FSSE.

 

Abolition de la cavalerie

En 1972, la cavalerie était abolie en Suisse, ce qui a également eu des répercussions sur le DFCA un an plus tard. Lors de la réorganisation, non seulement l’effectif des chevaux a été massivement réduit mais une grande partie du centre a dû céder la place. Un manège et six bâtiments d’écuries ont été démolis. 25 ans plus tard, en 1997, le DFCA fermait ses portes et le CEN était créé. A l’initiative des citoyens de la ville de Berne et de diverses associations et organisations de la filière équine, la coopérative CEN a vu le jour. Depuis lors, celle-ci propose des services liés au cheval dans l’intérêt de la filiale équine suisse en alliant avec succès tradition et modernité. Cela étant, le CEN de Berne reste fidèle à ses racines en fournissant encore diverses prestations relatives au cheval dans l’armée pour le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS).

Formation des chevaux de l’armée au CEN de Berne | © CEN Berne Formation des chevaux de l’armée au CEN de Berne | © CEN Berne

La maison des chevaux de l’armée

Chaque année, le CEN de Berne sélectionne et achète des chevaux de selle pour l’armée suisse sachant qu’il s’agit exclusivement de hongres demi-sang suisses âgés de 2½ ans. Au printemps, ils rejoignent le CEN à l’âge de 3 ans, où ils sont débourrés et formés afin de passer le test en terrain. Ils peuvent ensuite passer l’été au pâturage dans le troupeau. En automne, ils suivent alors une large et solide formation de base comportant le Dressage, le Saut d’obstacle, l’entraînement en terrain et l’Attelage qui les prépare à leur vie de cheval militaire. A l’âge de 5 ans et après avoir réussi un examen final, ils sont enrôlés pour la première fois dans l’armée.

 

Des tâches variées

Même après leur militarisation, les chevaux de selle achetés et formés au CEN de Berne y restent également après leur militarisation. Dans la mesure où ils ne sont pas achetés par un officier, ils retournent au CEN après chaque engagement militaire. L’équipe du CEN les soignent et les préparent à leur prochaine mission. Ils sont bougés, montés ou menés chaque jour, et ils reçoivent une formation équestre approfondie. Selon leurs aptitudes, ils sont également utilisés par la police montée bernoise, dans l’école d’équitation, pour la formation des apprentis ou pour la Voltige. Les chevaux de l’armée servent dans l’armée jusqu’à l’âge de 16 ans.

Les chevaux de la police montée bernoise sont également hebergés en partie au CEN de Berne. | © CEN Berne Les chevaux de la police montée bernoise sont également hebergés en partie au CEN de Berne. | © CEN Berne

Des vétérinaires et des maréchaux-ferrants sur place

Lorsque des chevaux de l’armée tombent malades ou se blessent en service, ils sont envoyés au centre de cure du CEN, où ils sont traités et soignées par l’équipe du CEN. Les franches-montagnes et les mulets qui accomplissent leur service en tant que bêtes de somme rentrent chez eux après leur convalescence, alors que les chevaux de selle reçoivent un entraînement de remise en forme minutieux de la part des écuyers jusqu’à ce qu’ils puissent à nouveau être utilisés dans l’armée. Les soins des sabots des chevaux de selle de l’armée sont également entièrement assurés par l’équipe des maréchaux-ferrants du CEN.

 

Journées de visite très intéressantes

Outre les activités du Centre équestre national de Berne, les employés du CEN sont également engagés pour l’armée à l’extérieur, par exemple au «Sand», le centre de compétences du service vétérinaire et des animaux de l’armée du Sand-Schönbühl. Les journées de visites organisées au printemps et en automne permettent d’avoir un aperçu extrêmement intéressant du «Sand». Outre les chevaux de selle de l’armée, les chevaux de trait sont également formés au CEN. Il s’agit de franches-montagnes et de mulets du train, soit les chevaux du train et les mulets fédéraux.

 

Apprendre des métiers liés au cheval

Le CEN ne se contente pas de former les chevaux et de les préparer à leurs tâches. Il forme également des apprentis dans divers métiers liés au cheval. Les formations suivantes peuvent ainsi être suivies sur ce site chargé d’histoire situé au coeur de la capitale suisse:

  • professionnel/le du cheval avec certificat fédéral de capacité (CFC)
  • gardien/ne de chevaux avec attestation fédérale de formation professionnelle (AFP)
  • bourse d’étude «Relève de la branche équestre suisse»
  • assistant/e en médecine vétérinaire (AMV)
  • maréchal/e-ferrant/e
  • places d’apprentissage pour jeunes ayant des difficultés d’apprentissage - en collaboration avec l’organisation «Bildungswege Steinhölzli»

La formation de chevaux, de sportifs équestres et de professionnels du cheval est une préoccupation principale du CEN de Berne. | © CEN Berne La formation de chevaux, de sportifs équestres et de professionnels du cheval est une préoccupation principale du CEN de Berne. | © CEN Berne

Les meilleures conditions possibles pour les cadres de la FSSE

Le CEN de Berne est également très utilisé par les divers cadres de la Fédération Suisse des Sports Equestres pour des entraînements officiels et pour des rassemblements. Outre les excellentes infrastructures, la situation géographique sur le Plateau suisse joue un rôle important. De plus, les entraînements des cadres au CEN de Berne bénéficient d’un soutien provenant d’un fonds spécial de la Confédération. Il s’agit en l’occurrence de l’instrument «Conception des installations sportives d’importance nationale CISIN». Cet instrument de planification et de coordination pour les installations sportives d’importance nationale a pour objectif de maintenir ou de créer de bonnes conditions d’entraînement et de compétition pour les fédérations sportives nationales au niveau des infrastructures et de renforcer ainsi la compétitivité de la Suisse dans le sport et dans le cadre de l’organisation de manifestations sportives internationales importantes.

Par ailleurs, la FSSE fait partie des coopérateurs officiels du CEN - avec Bernexpo AG, le Canton de Berne, la Ville de Berne, la Fédération d’élevage du cheval de sport CH (FECH), l’Association de cavalerie et du sport équestre de Suisse centrale (ZKV), AM Suisse (anciennement l’Union Suisse du Métal) ainsi qu’avec la Société suisse du train (SST).

Sur le site internet www.npz.ch, on trouve de nombreuses informations complémentaires ainsi que l’ensemble de l’offre du CEN - entraînements, plans d’occupation en ligne, manifestations et possibilités de formation.

Si vous n’y êtes jamais allé, cela vaut vraiment la peine de visiter cette oasis de verdure au coeur de la capitale, de se plonger dans l’histoire et de laisser son esprit vagabonder.

Nicole Basieux

Infrastructures
– 8 coopérateurs
– 55 collaborateurs
– 17 apprentis
– 5,8 millions de CHF de chiffre d’affaires annuel
– 239 boxes pour chevaux
– 140 chevaux (Ø)
– 315 journées de manifestations
– 28 concours
– 2 manèges (manège I et manège II)
– Grand terrain tous temps
– 1 carré de dressage
– Grand Springgarten/paddock avec obstacles naturels
– Piste de galop accessible toute l’année

Des activités pour le voisinage urbain du CEN de Berne | © CEN Berne Des activités pour le voisinage urbain du CEN de Berne | © CEN Berne

Collection de harnachements et de chars et chariots au CEN de Berne | © CEN Berne Collection de harnachements et de chars et chariots au CEN de Berne | © CEN Berne

Collection de harnachements et de chars et chariots

La collection de harnachements et de chars et chariots de l’ancien Dépôt fédéral des chevaux de l’armée (DFCA) fait partie du patrimoine national de la Confédération et elle abrite des témoins d’époque du siècle dernier et du XIXe siècle. La Régie fédérale des chevaux à Thoune (1850-1950) était considérée à son époque comme un institut de renommée mondiale et son héritage a été repris par le Dépôt fédéral des remontes de cavalerie (DFRC) à Berne et plus tard par le DFCA. Ces trois institutions sont elles-mêmes déjà entrées dans l’histoire.

En 2016, la collection de harnachements et de chars et chariots du DFCA a été complétée par d’autres pièces d’exposition de l’âge d’or du DFCA. On y trouve ainsi des trophées, des photos, des médailles olympiques remportées par des brillants écuyers du DFCA (p. ex. Henri Chammartin, Gottfried Trachsel, Gustav Fischer). Cette collection appartient à la Confédération et elle est gérée par l’Office central du matériel historique de l’armée (OCMHAS). Le CEN propose des visites guidées.

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