Nécrologie de Sepp Burger

Sepp Burger a grandi dans une ferme à Effingen près de Brugg en Argovie au sein d’une grande famille. Sa fascination pour les chevaux l’a incité à apprendre le métier de maréchal-ferrant. Dans l’armée, il était incorporé dans l’escadron de cavalerie 17 en tant que maréchal-ferrant, ce qui lui a permis d’acquérir un Fédéral et de bénéficier d’une bonne formation équestre. Ses années nomades l’ont conduit à Genève où il a travaillé au manège Jaquerod en tant que palefrenier et maréchal-ferrant. C’est à cette période qu’il a acquis aux enchères le hongre irlandais Jaguar avec lequel il s’est illustré dans le sport de concours complet national et international.

Suite à son mariage avec Claire-Lise et à la naissance de ses enfants Catherine et Frédéric, Sepp a définitivement élu domicile à Genève où il s’est mis à son compte pour diriger un atelier prospère de maréchaux-ferrants avec des employés et des apprentis.

Malgré sa charge de travail, les succès sportifs étaient au rendez-vous. Ainsi, des chevaux de sponsors ont été mis à la disposition de Sepp pour le concours complet, lui permettant de concourir au plus haut niveau. En 1977, il remportait le titre de champion suisse de cette discipline et durant de nombreuses années, il a participé aux épreuves de CC internationales les plus exigeantes à Badminton, Burghley, Luhmühlen, Punchestown et Achselschwand pour n’en citer que quelques-unes. Durant plus de 20 ans, il a fait partie du cadre national de concours complet et il a défendu les couleurs suisses aux Championnats d’Europe et du monde ainsi qu’aux Jeux Olympiques en se mettant toujours au service de l’équipe, ce qui était plus important pour lui que ses propres résultats individuels.

Après sa carrière sportive internationale, il s’est engagé à la Fédération Suisse des Sports Equestres en tant qu’officiel. Par ailleurs, il a accompagné diverses équipes suisses à des championnats en tant que maréchal-ferrant et il a rendu de précieux services grâce à ses connaissances professionnelles et équestres. Il a également suivi la formation de juge de dressage, de délégué technique pour les disciplines Concours complet et Dressage ainsi que de juge FEI de CC. Il a ainsi effectué d’innombrables engagements en Suisse et à l’étranger où il était très apprécié des organisateurs, des cavaliers et des fédérations en tant qu’interlocuteur particulièrement compétant. Jamais il ne se mettait en avant, pour lui le sport et le fair-play étaient toujours prioritaires.

A 70 ans, il voulait vivre un peu plus tranquillement. Malheureusement, la maladie de Charcot en a décidé autrement et elle a de plus en plus impacté sa liberté de mouvement, l’obligeant en fin de compte à être en chaise roulante. Bien entouré de sa famille, il a supporté cette maladie avec courage et dignité et le 23 avril, il s’est endormi pour toujours.

Peter Christen