Lorsque des chevaux de loisir subissent de graves blessures aux tendons, aux ligaments ou aux os, le choc est souvent très profond chez les propriétaires. Pratiquement aucun cavalier de loisir ne peut imaginer que ces chevaux, qui ne sont pas soumis à des sollicitations extrêmes, puissent se blesser sérieusement.
Même des propriétaires expérimentés de chevaux de loisir pensent souvent que des graves blessures comme les lésions des tendons, les déchirures des ligaments ou des fissures osseuses ne peuvent survenir que lors de grandes sollicitations et que de ce fait, elles frappent surtout les chevaux de sport. Or, les jambes des chevaux sont des membres très fragiles. Souvent, il suffit d’un faux pas lors d’une promenade, d’une glissade sur l’asphalte ou d’un changement rapide de direction au pré pour provoquer des blessures.
Son petit monde s’écroule alors
Pour les cavaliers de loisir, un diagnostic de lésion des tendons est le plus souvent très choquant et il n’est pas rare que tout son petit monde s’écroule. Ils n’ont souvent qu’un seul cheval qui prend beaucoup de place dans leur vie. Et voilà que tout d’un coup, ils sont confrontés à de nombreuses questions fondamentales: mon cheval pourra-t-il à nouveau être monté? Quelle forme de thérapie dois-je choisir? Pourrai-je supporter les coûts élevés d’un traitement vétérinaire? Dans une telle situation difficile, il est important que les personnes concernées soient conseillées de façon optimale par les vétérinaires et qu’elles se sentent soutenues par leurs camarades cavaliers.
Une cavalière concernée raconte
Anna Siebenhaar a vécu le diagnostic de lésion des tendons chez Arina, sa jument haflinger de 20 ans. Elle raconte: «Arina est une dame d’un certain âge mais elle a encore beaucoup de tempérament bien qu’elle ne reçoive pas de concentré alimentaire.
Elle a besoin de beaucoup de mouvement. C’est pourquoi elle a un box avec un paddock extérieur.
De plus, elle peut durant toute l’année - pour autant que le temps le permette - aller au pré avec le groupe et elle est bougée chaque jour jusqu’à deux heures. Au vu de son âge, il ne s’agit plus d’entraînements intensifs mais souvent d’un travail de dressage, après quoi elle peut bouger librement sur le carré de sable, de longues sorties montées ou de longues promenades à la main.»
Anna Siebenhaar et Arina vont ensemble jusqu’au bout du monde - lors des bons comme des mauvais moments.
D’en pleine forme à fortement boiteuse
«J’ai acheté Arina lorsqu’elle avait 15 ans, après l’avoir eu en demi-pension durant un semestre», raconte Anna Siebenhaar. «Je savais qu’avant, elle avait participé à des épreuves de Reining.
Comme elle n’avait jamais présenté de signes d’usure, je n’ai pas pensé qu’elle puisse avoir des problèmes liés à ses activités précédentes»
Anna a elle-même monté Arina dans des épreuves Western, mais dans des disciplines moins exigeantes comme le Inhandtrail, le Trail ou des épreuves Allroundhorse. Malgré cela, lors de l’hiver 2016/17, après l’épreuve montée lors d’un Allroundhorse, la jument haflinger boitait légèrement au trot. Une vétérinaire qui avait examiné la jambe sur place n’a rien constaté, et le jour d’après, Arina marchait à nouveau droit. Elle a été mise au repos quelques jours avant d’être à nouveau travaillée. Deux semaines plus tard, Anna Siebenhaar a monté sa jument durant une heure sur le carré de sable avant de la laisser marcher librement. Elle se souvient:
Malgré le fait que nous ayons déjà travaillé, Arina s’est encore ébattue durant dix minutes en faisant quelques «stop and go». Et d’un coup, elle s’est mise à boiter très fort.
Dans son box comme dans l’enclos attenant, Arina s’est montré très patiente en se détendant de temps à autre.
Diagnostic et décisions
Elle a refroidi la jambe et attendu une journée. Au pas, Arina marchait à nouveau droit mais elle boitait au trot. Pourtant, la jambe ne présentait aucun échauffement et aucune enflure. La propriétaire a alors décidé de promener la jument à la main durant quelques jours. Ne constatant aucune amélioration, elle a amené Arina chez son vétérinaire Martin Kummer de la clinique pour chevaux Thurland. Une échographie a démontré que le tendon fléchisseur superficiel était déchiré et que la convalescence serait longue. Anna Siebenhaar se souvient:
Heureusement, mon compagnon Walter était avec moi à la clinique. Je me sentais ainsi un peu épaulée bien que ce diagnostic ait provoqué un tourbillon de pensées dans ma tête.
Quoi qu’il en soit, elle a estimé avoir été bien conseillée par Martin Kummer. Celui-ci lui a expliqué la blessure sur la base des images de l’échographie, il l’a informée sur les possibilités de traitement et sur les coûts. «Les explications étaient bien compréhensibles et si quelque chose n’était pas claire, je lui ai posé la question.» Martin Kummer lui a proposé d’injecter de l’acide hyaluronique, de pratiquer la thérapie par ondes de choc radiales et de frictionner l’endroit blessé avec une crème favorisant l’irrigation sanguine. L’acide hyaluronique est un glycosaminoglycane représentant un partie importante du tissu conjonctif et il favorise sa régénération. Tout comme la crème, la thérapie par ondes de choc radiales favorise l’irrigation sanguine et la cicatrisation.
Calculer les coûts
Bien que les propriétaires de chevaux puissent choisir d’appliquer une ou deux possibilités thérapeutiques, Anna Siebenhaar s’est décidée pour l’ensemble des thérapies et elle explique: «Après mon compagnon, Arina est ce que j’ai de plus important dans ma vie. C’est pourquoi je voulais le meilleur pour elle, même si cela devait engendrer des coûts élevés. Et sachant qu’en plus du traitement de médecine académique, j’ai fait appel à des thérapies alternatives comme la kinésiologie et que j’ai utilisé des guêtres de travail Back on Track, les coûts ont représenté une somme à quatre bons chiffres.» Un montant qui fait ravaler sa salive à plus d’un cavalier de loisir et qui prouve que chaque propriétaire de chevaux - qu’il s’agisse d’un cheval de sport ou d’un miniponey - doit toujours avoir une réserve ou alors qu’il doit faire assurer son cheval.
Le soutien est important
Chez Arina, la convalescence a duré neuf mois. Dans son box avec extérieur, c’était une patiente agréable. Mais les 20 minutes quotidiennes de marche au pas ont représenté un véritable défi pour la propriétaire. C’est pourquoi elle a utilisé un tranquillisant sur les conseils du vétérinaire. Et de nous expliquer:
Avec ce médicament, c’était plus facile pour Arina. Pourtant quelquefois lors des promenades, elle ‹explosait› et j’avais une minute de frayeur en pensant qu’elle pourrait à nouveau boiter. Heureusement, il n’est rien arrivé.
Elle constate qu’elle a eu beaucoup de soutien de la part de son partenaire et d’une camarade d’équitation. Son compagnon allait promener Arina lorsqu’elle était empêchée pour des raisons professionnelles et sa camarade, qui se trouvait dans l’écurie durant la journée, sortait régulièrement Arina durant une demi-heure au pré pour lui permettre de brouter. Ainsi, la patiente était bien occupée deux fois par jour. Anna Siebenhaar déclare: «Je travaille à 100% et j’ai besoin de 20 minutes pour aller à l’écurie. C’était très rare de pouvoir bouger Arina durant la pause de midi et il ne me restait que le soir. Or, comme on était en hiver, le cheval ne serait sorti que lorsqu’il faisait nuit. C’est pourquoi ce soutien a été tellement important.»
Le traitement est terminé
Entre-temps, la thérapie de la jument haflinger est terminée et elle peut à nouveau être sollicitée normalement. Sa propriétaire évite cependant de faire des projets d’avenir:
Arina est considérée comme guérie et je galope avec elle mais je n’ai rien prévu de plus.
Nous participerons peut-être à des petites épreuves Western ou à des courses de patrouille. Avant, nous franchissions également de petits obstacles. Mais sur les conseils du vétérinaire, cela n’est plus d’actualité.»
Barbara Würmli
Questions au vétérinaire Martin Kummer
Martin Kummer