Du 20 au 22 octobre 2017, des étudiants et étudiantes venus de toute l’Europe et d’Amérique vont se mesurer dans les disciplines Saut et Dressage avec des chevaux mis à leur disposition. Les étudiants cavaliers suisses lancent cette manifestation au Centre équestre national de Berne.
Les sports équestres unissent les étudiants.
Bien que ce format de concours n‘existe malheureusement pas comme discipline officielle, l’idée sous-jacente et le mode d’exécution de la compétition convainquent par leur originalité: de jeunes sportifs et sportives se rencontrent afin de se mesurer en saut d’obstacles et en dressage, et ceci pas avec leurs propres montures, mais avec des chevaux inconnus. Comme au tétrathlon, le classement se base sur la comparaison directe de trois cavaliers sur le même cheval, le comportement correct avec celui-ci étant de plus haute importance. A chaque manche, la meilleure présentation permet de se qualifier pour la suivante. Celles-ci comportent différents niveaux: en saut, les premières manches sont courues sur des hauteurs de 90-95 cm et en dressage la difficulté des premières reprises est du niveau FB03. Les finales se déroulent ensuite sur environ 130 cm pour le saut et au niveau Prix Saint-Georges et Kür pour le dressage.
Accent sur le fair-play
«Ce format de compétition unique demande une grande capacité d’adaptation des concurrents au cheval qui leur est mis à disposition, étant donné qu’il n’ont que cinq minutes de préparation à cheval avant leur tour. En même temps, il s’agit d’une compétition amicale et passionnant ayant tout de même un certain niveau», explique Sarah Schäfer, vice-présidente de la Akademischen Reitsektion (section académique d’équitation, ARS) de Zurich, un groupe formé par et pour des étudiants ayant un intérêt pour l’équitation. En Suisse, il existe actuellement deux associations d’équitation pour étudiants actives, l’ARS Zurich et l’ARK Berne. Cinq ou six fois par année, les étudiants cavaliers se rendent en Roumanie, en Belgique ou en Pologne pour participer au Student Rider Nations Cups (SRNC), également organisé par et pour des étudiants du monde entier. En parallèle, l’ARS et l’ARK sont régulièrement invitées à des compétitions pour étudiants nationales et internationales en Allemagne ou en France. Un championnat du monde a même lieu tous les deux ans.
Des propriétaires de chevaux conciliants
«Un concours hippique pour étudiants ne fonctionne naturellement qu’avec le soutien de propriétaires de chevaux privés, étant donné que des chevaux de compétition doivent être mis à disposition des étudiants cavaliers. Evidemment, le bien-être des chevaux ainsi que leur utilisation correcte et respectueuse est le point le plus important pour toutes les personnes concernées», souligne Sarah Schäfer. Bien que le niveau de la compétition soit relativement haut, la finale de saut se déroulant sur une hauteur de 120-130 cm et la finale de dressage comprenant une reprise de niveau S petit tour ainsi qu’une Kür, l’utilisation correcte des chevaux figure au premier plan, tout comme la camaraderie entre les différents étudiants internationaux partageant la même passion pour les sports équestres. «La concurrence que l’on peut sentir dans le milieu de compétition «normal» n’est pas présente ici, bien que beaucoup de cavaliers et cavalières se qualifiant dans leur pays pour ce genre de manifestation montent leurs propres chevaux à très haut niveau et soient même parfois membres des cadres nationaux.»
Cinq minutes chrono
Le fait que les participants n’ont que cinq minutes pour se préparer pour leur parcours ou leur reprise de dressage avec le cheval qui leur a été assigné contribue fortement au degré de difficulté de ce genre de compétition. Trois cavaliers et cavalières de nations différentes montent le même cheval qui leur a été assigné en début d’épreuve. Les concurrents sont des étudiants venant de toute l’Europe et d’Amérique, au total 15 équipes. Le choix des étudiants ayant le droit de participer dépend toujours des procédures de sélection respectives des différents pays. «Cette année, nous accueillons les nations suivantes chez nous en Suisse: l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Belgique, la Suède, la Norvège, les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Irlande, l’Estonie, l’Autriche, la Finlande, l’Espagne et la Suisse. La 15e et dernière équipe, nommée «The Golden Oldies», est composée d’anciens étudiants cavaliers de différents pays. En plus de cela, il y a aussi les ‹International Teams›, composés de cavaliers de différentes nations. Cela favorise un échange encore plus intense entre les pays, duquel naissent souvent de belles amitiés», se réjouit Sarah Schäfer du Comité d’organisation.
Rester ouvert à d’autres cultures
«Evidemment, chaque concurrent souhaite fournir la meilleure performance possible, mais les amitiés, qu’elles soient anciennes ou nouvelles, sont néanmoins plus importantes. Les concours hippiques estudiantins offrent la possibilité de découvrir de nouvelles cultures dans un pays étranger ainsi que de former de nouvelles amitiés avec des cavaliers ayant la même passion.» Les débuts de l’équitation estudiantine remontent au 17e siècle avec la création d’écoles d’équitations au sein des universités. Le premier concours hippique international pour étudiants a été organisé en 1969, en 1984 s’ensuivit la fondation de l’Association Internationale des Etudiants Cavaliers (AIEC), une organisation comprenant des milliers d’étudiants cavaliers de tous les continents.
Karin Rohrer
Sarah Schäfer
Sarah Schäfer, vice-présidente ARS Zürich et membre du CO.
L’équipe Suisse.