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Paris 2024 : le format olympique pour les disciplines équestres est scellé

18 novembre 2021 14:10

FEI-Generalversammlung 2021 in Antwerpen | © FEI FEI-Generalversammlung 2021 in Antwerpen | © FEI

Hier, l’assemblée générale de la Fédération Equestre Internationale FEI, qui s’est tenue à Anvers en Belgique, s’est penchée sur le format olympique du sport équestre pour Paris 2024. Malgré le plaidoyer engagé de Steve Guerdat lors de la séance préparatoire de l’assemblée générale et l’opposition ouverte de certaines Fédérations nationales (FN) comme la Fédération Suisse des Sports Equestres (FSSE), le format controversé de Tokyo 2020 sera largement maintenu pour les prochains Jeux Olympiques.  

Déjà bien avant les Jeux Olympiques de Tokyo (JPN), lors de la discussion sur l’adaptation des formats, des voix critiques s’étaient élevées pour attirer l’attention sur les dangers du nouveau format avec seulement trois cavaliers par équipe. Or, malgré cela, la FEI avait tranché en faveur de ce mode controversé avec des équipes à trois pour les Jeux Olympiques au Japon. Malheureusement, les craintes se sont avérées fondées surtout dans le saut d’obstacles et lors de cette fête mondiale du sport, les caméras ont diffusé des images peu flatteuses de la scène du sport équestre, images qui ont non seulement été relayées par les médias en général, mais qui ont surtout soulevé des questions sur le bien-être des chevaux et sur l’éthique dans le sport équestre. 

Avant le vote de l’assemblée générale de la FEI, le cavalier suisse de saut Steve Guerdat a pris la parole en tant que représentant de l’International Jumping Riders Club (IJRC) et il n’a pas mâché ses mots pour exposer son point de vue de cavalier aux représentant-e-s des FN. Revenant sur les Jeux Olympiques de Tokyo 2020, il a notamment relevé deux failles décisives dans le mode de compétition appliqué : « D’une part, il y a conflit avec le bien-être des chevaux : nous avons vu trop d’images déplaisantes de cavaliers qui n’avaient pas le niveau pour participer à des Jeux Olympiques. D’autre part, je suis convaincu qu’un cavalier ne doit jamais se retrouver dans la situation de devoir terminer son parcours à tout prix – mais c’est exactement ce qui arrive avec le nouveau format : lorsqu’un cavalier abandonne, l’équipe est éliminée ».

Malgré l’appel lancé par divers-e-s cavalières et cavaliers de renom et le positionnement déterminé des FN des grandes nations équestres comme la Suisse, l’Allemagne, l’Irlande, la France ou les Pays-Bas, le retour à l’ancien format olympique avec quatre couples cavalier-cheval par équipe n’a pas pu s’imposer. Ce retour à l’ancien format a été rejeté par 70 voix contre 30 et une abstention. Ainsi, les équipes engagées dans les compétitions par équipe à Paris 2024 ne comporteront que trois couples.

Sandra Wiedmer, directrice de la FSSE qui représentait la Suisse à Anvers, a exprimé sa déception après le vote : « Malheureusement, ce résultat était prévisible. Déjà avant l’AG, les nations qui défendaient les équipes à quatre étaient largement minoritaires. De plus, cela avait été communiqué que l’équitation ne pouvait rester une discipline olympique que si plus de nations pouvaient se qualifier grâce aux équipes à trois. Quoi qu’il en soit, la discussion a été très importante et il en sera tenu compte dans les décisions ultérieures, afin que le niveau sportif des participants soit garanti par des exigences minimales correspondantes pour la qualification (Minimum Eligibility Requirements, MER) ». Les voix en faveur des équipes à trois aux Jeux Olympiques provenaient en grande majorité de pays qui ne peuvent pas encore rivaliser avec l’élite mondiale dans le sport équestre et qui espèrent qu’avec ce format, ils auront de plus grandes chances de participer aux Jeux Olympiques.  

Lors de la réunion de la FEI d’hier, il a simplement été décidé de la manière d’atteindre les quotas pour les nations en fonction du groupe de pays. Tous les détails relatifs au format des compétitions et des MER concrets, à savoir les critères devant être remplis par les athlètes qu’une FN peut nommer, seront discutés l’an prochain.

Nayla Stössel, responsable du domaine international au sein du Comité FSSE, qui a également assisté à l’AG de la FEI, commente ainsi le dilemme auquel la FEI est confrontée :  « En fin de compte, il s’agit d’un conflit d’objectifs entre l’exigence d’universalité du Comité International Olympique (CIO) et la volonté des grandes nations équestre de présenter du sport de haut niveau. Si l’écart entre les niveaux de performance des participants aux Jeux Olympiques se creuse trop, soit la qualité sportive baisse, soit il devient extrêmement difficile pour les constructeurs de parcours de saut d’obstacles et de concours complet de satisfaire toutes les cavalières et tous les cavaliers. Mais si les MER sont trop exigeants, l’objectif d’universalité défini par le CIO ne sera pas atteint, car les nations équestres les plus faibles ne pourront pas remplir les exigences de performance liées à leur place de quota ».

Même si la question du format des équipe est désormais tranchée pour Paris 2024, les détails relatifs aux exigences minimales pour une participation aux JO, ainsi que les exigences pour la compétition olympique elle-même vont encore alimenter les discussions dans les semaines et les mois à venir

Reining

Depuis des années, des tensions existent entre la FEI et la National Reining Horse Association (NRHA), la fédération faîtière de Reining domiciliée aux USA. Les points de discorde concernaient notamment l’âge minimum des chevaux pour participer aux compétitions ainsi que les règles de médication de la FEI plus strictes que celles de la NRHA.

Malgré l’énorme engagement du président suisse du comité de Reining de la FEI, Sven Friesecke, les positions semblaient déjà figées avant l’assemblée générale de la FEI, au cours de laquelle le maintien futur de la discipline au sein de la FEI devait être voté. Il n’y a pas eu de grande polémique lors des discussions de la veille du vote, et aucune incertitude n’est apparue lors du vote: la décision a été clairement prise contre le Reining en tant que discipline de la FEI.

Sven Friesecke s’efforcera toutefois de trouver des solutions pour la discipline avec les fédérations équestres des principales nations européennes de Reining. Dans un premier temps, l’association faîtière des fédérations nationales (EEF) se contentera de suivre cette affaire. L’avenir de la discipline Reining au sein de la FSSE fera l’objet de discussions intensives dans les mois à venir.

Informations:

Sandra Wiedmer, Secrétaire générale
e-mail: s.wiedmer@fnch.ch, tél.: +41 79 427 88 80 

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