Dans son rapport « Tournois équestres 2022 », la Protection suisse des animaux PSA a tenu des propos élogieux sur le dressage, le saut et l’attelage. Le domaine des loisirs obtient également une bonne note en matière de bien-être des chevaux. Par contre, dans le polo et les courses, divers points font l’objet de critiques.

Durant l’année, la Protection suisse des animaux PSA visite diverses compétitions équestres sans s’être annoncée au préalable afin d’évaluer la situation en matière de protection des animaux et du bien-être des chevaux, et les résultats sont regroupés et publiés dans un rapport.

Évolution positive dans les disciplines FSSE

Dans son rapport, la PSA se réjouit de la situation constatée dans le sport de dressage, de saut et d’attelage lors de différents concours relevant de la Fédération Suisse des Sports Equestres (FSSE). Cela étant, et selon la PSA, il existe un potentiel d’optimisation supplémentaire au niveau des contrôles des muserolles qui, selon elle, devraient être effectués encore plus souvent – idéalement de manière systématique. La FSSE tient compte de cette recommandation et l’an passé déjà, lors des différentes réunions, elle avait sensibilisé les officiels dans ce sens.

Les efforts entrepris dans le domaine de l’attelage pour promouvoir une conduite plus attentive, notamment lors des épreuves de marathon, ont été salués par la PSA.  

L’introduction de numéros de tête dans toutes les disciplines, demandée par la PSA à la FSSE afin de pouvoir en tout temps identifier clairement les chevaux, est déjà largement mise en œuvre. Alors qu’en attelage, les numéros de départ sont toujours apposés sur la voiture, les numéros de tête sont obligatoires depuis 2020 en dressage, et depuis 2022 en concours complet. 

Concours FEI en Suisse

Par contre, la PSA estime que la situation lors des concours internationaux dans notre pays est problématique sachant qu’ils sont soumis aux règlements de la FEI et que les règlements de la FSSE, parfois plus sévères, ne s’y appliquent pas. Cela concerne par exemple l’utilisation des rênes allemandes sur le terrain de concours – une pratique interdite en Suisse mais autorisée selon le règlement de la FEI.

En fait, la FSSE n’a aucun moyen d’action dans ce domaine et elle est contrainte d’appliquer les règlements de la FEI. Toutefois, s’il devait y avoir une utilisation excessive des rênes allemandes s’apparentant à de l’hyperflexion, la législation suisse sur la protection des animaux s’appliquerait également aux cavalières et cavaliers internationaux. Apparemment, la PSA a observé de telles scènes lors d’un concours de saut international en Suisse. Dans un tel cas, toute personne présente peut attirer l’attention des officiels concernés sur l’infraction commise. Pour la FSSE, la tolérance zéro en matière de protection des animaux reste d’actualité, ce qui signifie que la législation sur la protection des animaux doit être respectée dans son intégralité.

L’accent est également mis sur le sport de loisir

Cette législation ne s’applique pas uniquement aux disciplines classiques du sport équestre, mais également au domaine des loisirs. Et c’est avec satisfaction que la FSSE note que la PSA considère que la situation dans ce domaine est positive. Les manifestations de sport de loisir auxquelles elle a assisté se sont distinguées par des formats d’épreuves particulièrement respectueux des chevaux. Seuls quelques déficits ont été relevés dans le domaine du maniement des chevaux en marge des épreuves.

Le polo et les courses sous le feu des critiques

Comme les années précédentes, le rapport de la PSA a dénoncé des manquements à la protection des animaux aussi bien dans le polo que dans les courses. Certes, leurs associations faîtières – la Swiss Polo Association (SPA) et la Fédération Suisse des Courses de chevaux (FSC) – sont membres de la FSSE, mais elles ne sont pas soumises à la FSSE en matière de règlements.

Pour la FSSE, cette situation n’est pas non plus satisfaisante sachant que dans l’esprit du public, toute forme de sport équestre est reliée à la FSSE. Ainsi, les disciplines qui ne répondent pas aux valeurs de la FSSE représentent un risque pour l’image des sports équestres dans leur ensemble – cela d’autant plus lorsqu’il s’agit d’associations membres de la FSSE.

Dans ce contexte et pour le bien du cheval, la FSSE s’efforce constamment d’établir un dialogue constructif avec toutes les disciplines et toutes les associations membres, et elle a déjà par exemple entamé des discussions avec la SPA, afin de pouvoir inclure, le cas échéant, la formation de base et les brevets de la FSSE dans le sport de polo. La SPA a signalé son intérêt sur le principe et elle va aborder ce sujet en interne.

Les associations faîtières de toutes les disciplines devraient tirer à la même corde, surtout en ce qui concerne la protection des animaux, afin de garantir ensemble le bien-être des chevaux et l’avenir de notre sport.