Tous les trois endossent des tâches importantes pour le sport équestre dans la situation actuelle et ils décrivent pour le «Bulletin» la manière dont ils voient les choses. Il s’agit du directeur de l’OSAV Hans Wyss, du président des SHP Martin H. Richner, et du vice-président de la FSSE Damian Müller.
Partie 3: Damian Müller, vice-président de la FSSE et conseiller aux Etats
Depuis de nombreuses années, Damian Müller entretient des liens étroits avec les sports équestres. (© màd)
En qualité de vice-président de la FSSE et de conseiller aux Etats ainsi que de président de l’intergroupe parlementaire cheval, Damian Müller es le lien entre le sport équestre et la politique.
«Bulletin»: Quel est effectivement votre potentiel d’influence sur la politique?
Damian Müller: La politique n’est pas un supermarché où on va chercher ce dont on a besoin. En politique, il s’agit de trouver des alliés pour obtenir une majorité prête à défendre ses revendications. Dans ce contexte, il est donc très important d’être bien connecté avec les sociétés et les organisations au sein desquelles des solutions sont élaborées, avec l’administration qui doit adapter ces solutions au processus politique, et avec le parlement qui décide en dernier lieu. Ainsi, j’ai pu discuter des attentes de la filière équine avec la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga ainsi qu’avec les conseillers fédéraux Guy Parmelin et Alain Berset.
Comment l'intergroupe parlementaire cheval est-il né, quels sont ses objectifs et comment peut-il s’investir dans la situation actuelle?
L'intergroupe parlementaire a été créé à l’issue de la comédie musicale équestre Knie à laquelle l’Association Cheval avait invité et qui fut suivie par de nombreux conseillers nationaux et conseillers aux Etats. Nous sommes le porte-parole des intérêts du cheval et nous nous occupons des questions politiques concernant le cheval, comme par exemple l’aménagement du territoire. Mais les questions d’éthique sont aussi importantes pour nous. Aujourd’hui, l’importance du cheval est sous-estimée, c’est pourquoi nous devons effectuer un grand travail au niveau de l’image.
Dans quel laps de temps peut-on espérer une réponse des autorités fédérales aux requêtes de la FSSE? Quelles sont les chances d’obtenir une réponse positive à notre demande de soutien pour les écoles d’équitation?
Comme nous avons pu le constater jusqu’ici, les autorités travaillent rapidement en fonction de l’urgence. De ce fait, j’attends une réponse très prochaine à nos requêtes. Par contre, ici et maintenant, je ne peux pas juger quelles sont les chances de succès d’une contribution de soutien pour les écoles d’équitation. Cependant, une chose est claire: nous devons continuer à nous impliquer.
D’autres actions politiques sont-elles prévues? Si oui, lesquelles?
Nous avons créé une task force ainsi qu’un groupe de travail « Manifestations 2020 – Covid-19 » au sein de la FSSE. Cependant, notre priorité absolue consiste à demander de l’argent pour les chevaux des écoles sans quoi il ne sera plus possible d’assurer leurs soins, leur nourriture et leur santé. De plus, et avec Swiss Olympic, nous allons présenter à la Confédération notre stratégie de sortie du semi-confinement pour le sport équestre et voir à pouvoir reprendre les cours d’équitation.
Existe-t-il encore d’autres voies que la Confédération pour obtenir des aides financières? Par exemple par l’entremise de la collecte de fonds de la chaîne du bonheur?
Je tiens à mettre en garde contre de trop grands espoirs. Malgré tout mon amour pour les chevaux, je pense que d’autres groupes ont un plus grand besoin du soutien de la Confédération ou des collectes de fonds. Il nous appartient de nous engager ensemble et de façon solidaire pour nos intérêts sachant qu’en tant que libéral, j’estime de toute manière que la tâche de l’Etat consiste uniquement à fixer des conditions-cadres intelligentes. Nous endossons tous une responsabilité. Les organisateurs, les associations et les cavaliers doivent intensifier le contact avec la politique et avec les sympathisants des chevaux, ce qui permettra de trouver des solutions au niveau de la commune et du canton. Dans ce contexte, nos associations régionales font de l’excellent travail et nous devons nous en inspirer pour l’avenir.
Interview menée par
Cornelia Heimgartner