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Dossier: Prévention d'accidents

Sécurité: Les têtes intelligentes se protègent

24 août 2017 10:30

Déjà la campagne «suvaliv» avait quelque peu réveillé le monde de l’équitation avec son slogan «Mieux vaut porter la bombe que penser à sa coiffure!» Le Centre équestre national Berne renchérit en informant «Nous portons le casque».

La plupart des cavaliers sont conscients du fait qu’un casque d’équitation peut sauver la vie. Et afin de les inciter à porter le casque encore plus souvent, le Centre équestre national de Berne (CEN) a lancé l’action «Nous portons le casque», car on voit encore de nombreux cavaliers qui ne porte pas de protection pour la tête et parmi eux de nombreux jeunes. «Au CEN, de nombreux enfants et adolescents s’ébattent, de nombreux cavaliers de la relève qui montent chaque jour à cheval. Et malheureusement, on est toujours confronté à des situations dans lesquelles les jeunes ne portent pas de casque pour monter à cheval. C’est surtout le cas chez les jeunes filles pour qui l’apparence sur le cheval ou la coiffure jouent un plus grand rôle que leur propre sécurité. C’est un point négatif que nous avons constaté et nous avons discuté de la manière dont nous pourrions inciter nos clients à porter le casque d’équitation pour monter», explique Salome Wägeli, gérante du CEN. De nombreuses idées ont été discutées jusqu’à l’obligation de porter le casque avec des sanctions en cas de non-respect. On s’est cependant accordé sur le fait que lorsqu’on veut changer quelque chose, il faut tout d’abord donner l’exemple. C’est pourquoi notre premier pas a consisté à lancer cette campagne qui a déjà provoqué quelques discussions. Ainsi, plusieurs personnes ont parlé sur Facebook de leurs accidents et de leurs expériences avec le casque d’équitation. 

Au Centre équestre national de Berne, l'obligation de porter le casque existe depuis des années pour les collaborateurs Au Centre équestre national de Berne, l'obligation de porter le casque existe depuis des années pour les collaborateurs

Ne pas attendre que quelque chose se produise

Il y a 20 ans, les cavaliers professionnels ne portaient pas de casque sur le paddock du CEN lorsqu’ils sautaient par-dessus les obstacles de military, ce qui n’est heureusement plus le cas aujourd’hui. En effet, le CEN n’aimerait pas attendre que quelque chose arrive, mais bien aborder ce problème de manière proactive. Malheureusement, des accidents doivent souvent se produire avant qu’on soit à nouveau conscient de l’importance de porter un casque. Ainsi Karin Rutschi, responsable du domaine Saut au CEN, a elle-même vécu deux accidents graves en chutant de son cheval: «Si je n’avais pas porté de casque, l’une ou l’autre des chutes aurait certainement provoqué des lésions cérébrales. Grâce au casque, je suis encore ici aujourd’hui.» Au CEN, onze apprentis sont actuellement en cours de formation et le travail quotidien avec les chevaux recèle beaucoup de dangers. La prévention des accidents revêt donc une grande importance dans l’exploitation. Manuela Hofer, responsable de la formation des apprentis au CEN, nous donne un autre exemple: «Dernièrement, nous avons eu le cas d’une apprentie qui est tombée de cheval et qui a atterri sur ses pieds - mais la chute de sa cavalière a tellement effrayé le cheval qu’il s’est retourné et qu’il a rué en direction de cette dernière. Elle a été touchée à la tête mais heureusement elle un casque. Nous voulons être une entreprise exemplaire. Cet incident m’a ouvert les yeux.» Et bien qu’il soit évident pour elle de porter un casque d’équitation dans l’exercice de sa profession, cela n’était jusqu’alors pas le cas en privé. Après l’accident arrivé à son apprentie, elle met désormais également un casque pour monter ses chevaux privés.

Soigner l’image de l’équitation

Au Centre équestre national de Berne, les collaborateurs sont tenus depuis des années de porter le casque. «Néanmoins, nous constatons lors de nombreuses manifestations et auprès de nos clients que le port du casque n’est pas encore une évidence», constate Salome Wägeli. «L’objectif de notre campagne est d’attirer en général l’attention sur le port du casque et de provoquer des discussions. Nous voulons nous engager et donner le bon exemple. De graves accidents, voire des accidents mortels dans le sport équestre ne sont pas bons pour l’image de l’équitation en général.» Le CEN installé au centre de la ville de Berne est toujours dans la mire du public. La prévention pour toutes les personnes qui montent un cheval est d’autant plus importante quand on sait que les actions de quelques cavaliers et cavalières peuvent avoir une grande influence sur la perception de l’équitation en général par la société.» «Malheureusement, il y a toujours des accidents dans notre exploitation. Même avec les meilleures précautions en matière de sécurité et une formation de base très solide, il peut toujours arriver qu’un cheval s’effraie alors que le cavalier ne s’y attend pas et que ce dernier chute», constate Salome Wägeli. Les chevaux sont et restent des animaux craintifs dont l’instinct les pousse à s’enfuir. Dans de tels cas, un casque peut faire la différence entre la vie et la mort.

Le haras joue le jeu

«Au Haras national suisse d’Avenches, nous avons toujours porté un casque pour le travail avec les chevaux. Il s’agit pour nous d’une directive de sécurité importante. C’est pourquoi nous soutenons pleinement l’initiative du CEN et sa campagne», informe Samuel Schär, directeur-adjoint. Ainsi, tous les apprentis du haras portent un casque et cette exigence est totalement acceptée et respectée depuis des années, également par les collaborateurs. «Nous n’acceptons aucune excuse ni aucune exception à ce sujet, et les utilisateurs extérieurs qui louent les installations ou une partie d’entre elles, par exemple pour des cours d’équitation, doivent également porter le casque sur tout le périmètre», souligne Samuel Schär, qui ajoute que cela représente également une protection pour d’éventuelles questions de responsabilité ou d’assurance.

Karin Rohrer

bpa: Analyse de la sécurité dans la pratique des sports équestres

Le bureau de prévention des accidents (bpa) a publié en 2014 une analyse de la sécurité dans la pratique des sports équestres en Suisse. Selon cette analyse, les lésions à la tête constituent la majeure partie des blessures graves ou mortelles. Un casque d’équitation peut réduire la gravité d’une lésion à la tête, voire même l’empêcher, sachant que l’effet de protection dépend des conditions de l’accident. Les casques d’équitation sont composés de deux couches, une coque extérieure dure ainsi qu’une protection intérieure amortissante (garniture), qui protègent la tête contre les objets pointus et qui amortissent dans une certaine mesure les énergies de choc. Afin que le casque protège de façon optimale, il doit recouvrir étroitement la tête sans serrer et la mentonnière doit toujours être bouclée. Après un choc violent ou après cinq ans, le casque d’équitation doit être remplacé – même si aucun dommage n’est visible.  

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