Bien des choses sont en pleine mutation, qu’il s’agisse de la société, de ses valeurs ou de l’économie. Et ces domaines touchent également le «microcosme» que constituent les sports équestres.

Les thèmes touchant au cheval et aux sports équestres sont particulièrement émotionnels et ils sont volontiers et abondamment discutés. Or il est essentiel que les discussions restent objectives, constructives et axées vers la recherche de solutions. Ce n’est que de cette manière qu’un «microcosme» comme les sports équestres pourra continuer à vivre. Il doit constamment et toujours plus souvent se justifier – et ce plus particulièrement quand cela concerne d’autres êtres vivants – et ceci vis-à-vis d’un large public souvent «ignorant». Si les spécialistes ne parviennent pas à tirer à la même corde entre eux lorsque les choses sérieuses commencent, il devient très difficile, voire impossible qu’un domaine comme le sport équestre puisse perdurer.

La Fédération Suisse des Sports Equestres FSSE tente justement de tirer à une seule et même corde avec ses membres et en particulier avec les cinq associations régionales. Par le passé, cela ne s’est pas toujours fait sans problème. C’est pourquoi le comité s’est engagé, au cours des derniers mois, à développer une bonne base pour une collaboration réussie. Cette base doit être construite sur la transparence et sur un échange positif et régulier afin que la délicate plante qu’est la confiance puisse prendre racine et grandir.

Des projets modernes, axés sur l’avenir

La FSSE œuvre en son âme et conscience, d’une part en investissant l’argent dans des projets modernes etaxés sur l’avenir qui
figurent au budget 2017. Concrètement, le projet formation et structures de formation doit être repris et poussé en avant. D’autre part, de l’argent est également versé aux différentes disciplines. Il convient ici de souligner que par exemple dans la discipline Saut – et contrairement aux suppositions souvent formulées – l’argent pour les engagements des cavaliers de l’élite est limité. La FSSE gère les moyens à disposition de manière économe. Lors des grandes manifestations comme les Jeux Equestres Mondiaux, les championnats d’Europe ou les Jeux Olympiques, seules les personnes qui étaient vraiment indispensables ont pu faire partie de l’équipe d’encadrement des cavaliers.

«Concrètement, cela signifie qu’en comparaison avec d’autres nations, nous envoyons des petites délégations aux championnats. Donc cela veut dire que très souvent les cavaliers suisses n’ont ni médecin, ni physiothérapeute sur place. De plus, et à titre d’exemple, les vétérinaires et les maréchaux-ferrants s’occupent souvent de tous les chevaux d’une délégation, indépendamment de la discipline», explique Evelyne Niklaus, manager du sport de la FSSE. «Très souvent, les membres d’une délégation endossent des doubles fonctions, comme par exemple des vétérinaires qui œuvrent également en tant que chefs d’équipe ou des responsables des médias qui prêtent main forte là où cela est nécessaire ou qui s’occupent une fois ou l’autre des propriétaires des chevaux sur les lieux», ajoute-t-elle. Ainsi, la FSSE s’attache à gérer en tout temps les fonds avec économie et à créer et utiliser des synergies partout où cela est possible et judicieux.

Important soutien pour les associations régionales

En plus des disciplines, les associations membres de la FSSE reçoivent également des soutiens financiers. En particulier, les associations régionales reçoivent en principe plus d’argent que ce que la fédération faîtière n’en encaisse par l’entremise des cotisations de membres. En plus de l’argent, la fédération et son secrétariat proposent une grande palette de prestations de service professionnelles que les associations membres ne peuvent plus ou alors plus difficilement fournir. En font par exemple partie l’élaboration de concepts, la promotion de la relève au niveau national ou toute la thématique de la formation initiale et de la formation continue.

Voici les chiffres de l’année 2014: Les associations régionales ont reçu au total près de CHF 620 000.–, dont CHF 130 000.– sont revenus à la FSSE sous forme de cotisations de membres. Les associations régionales ont donc profité d’un montant net de CHF 490 000.–. Les associations membres ont également le droit de s’impliquer et de décider. Si on regarde plus en détail la répartition des voix de l’assemblée des membres, on constate que les associations régionales disposent ensemble de plus de 55 % des voix alors que tous les membres à part entière réunis représentent 85 % des voix. Les membres partiels disposent de 10 % des voix et le comité de 5 %. De nombreux services sont payés par les cavaliers ainsi que par tous les autres sportifs équestres selon le principe de causalité. Quant aux taxes annuelles de brevets et de licences, elles restent dans les limites du raisonnable comparées à d’autres sports ou à d’autres nations.

Bienveillance et attention

Le comité est confiant dans la reprise et le soutien positif qui se font sentir et il estime qu’ainsi les problèmes pourront être abordés et solutionnés ensemble de façon durable et à long terme. «Tant que nous mènerons toutes les discussions de façon factuelle et dans l’intérêt du cheval et des sports équestres et que nous communiquerons entre nous avec transparence et clarté, l’avenir sera positif pour tous les intéressés», estime Charles Trolliet, président de la FSSE.

Il existera toujours des divergences d’opinion et c’est bien ainsi. Il s’agit plutôt du ton et de la manière. Les gens de cheval ne doivent pas se laisser conduire par l’envie ou la jalousie mais par la bienveillance et le respect réciproque – ce n’est en effet qu’ainsi qu’ils pourront bénéficier d’une collaboration satisfaisante et réussie, avec leurs chevaux aussi.

Nicole Basieux

Photos: FSSE