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Dossier: Détention des chevaux, aménagement du territoire

La fascination du cheval

Damian Müller | 04 novembre 2021

Tags : Ethique, Détention des chevaux, Blogpost

Depuis des temps immémoriaux, le cheval est un fidèle compagnon de l'homme. Une interdiction de tout type d’utilisation conduirait à terme à la disparition de nos chevaux.

«Ouverture du nouvel enclos pour chevaux ! Observez quelques spécimens rares de cette espèce menacée grâce à la réalité virtuelle – comme si vous étiez en plein milieu !» C’est ainsi ou de manière similaire que le zoo du futur pourrait annoncer sa dernière réalisation. Vous pensez que c’est exagéré ? Pas nécessairement si on prend au mot les revendications de certains milieux de la protection des animaux.   

© freepik.com © freepik.com

Publié dans la "Weltwoche" n° 44.21 du 4 novembre 2021


Au cours des dernières semaines et des derniers mois, le sport équestre – en plus de rapporter les grands moments sportifs – a également fait les gros titres de manière peu glorieuse. On parle d’infractions à la protection des animaux, de douleurs infligées de manière injustifiée, d’ambition sportive excessive qui s’exprime aux dépens des animaux en causant souffrances et douleurs aux chevaux. Et lorsqu’il y a des gros titres, les interventions politiques ne sont pas loin. Pourtant : de tels gros titres ne contribuent-ils pas à mettre les sportives et les sportifs équestres qui aiment les animaux dans le même sac que quelques brebis galeuses ? Il ne faut pas oublier que le sport équestre est avant tout un partenariat fascinant entre l’homme et l’animal. Les poneys apportent de la joie aux enfants et le fait de les côtoyer leur apprend à être responsables et à respecter les autres créatures.  

En effet, c’est sur le respect de la créature et sur une confiance soigneusement construite que repose l’incroyable fascination exercée par cette relation unique entre l’homme et le cheval. C’est cet échange ouvert, cette tentative de comprendre le «langage» de l’autre et d’en tenir compte qui favorise l’empathie des personnes ayant des affinités avec les chevaux. Il n’est pas possible d’imposer simplement son opinion à un cheval ; il faut être apte à diriger et faire preuve de sensibilité pour réussir ensemble.   

Dans le sport équestre, qu’il s’agisse de sport d’élite ou de sport populaire, deux êtres vivants doivent être entraînés et soutenus en fonction de leurs besoins. Un cheval ne comprend pas qu’aux Jeux olympiques, l’enjeu est plus important que lors du concours au village, – bien qu’il ressente certainement le fait que l’atmosphère est différente. Nous ne pouvons pas lui dire : «Serre les dents, nous devons en passer par là si on veut gagner !» Et même si les chevaux sont absolument aptes à développer une grande ambition, il nous appartient de préparer nos partenaires à quatre pattes à de tels moments forts de manière durable, attentionnée et ciblée.  

Cela étant, nous ne pouvons et ne voulons nier le fait que des améliorations sont possibles dans certains domaines du sport équestre. Cela ne concerne pas uniquement le sport d’élite, où beaucoup d’argent peut être en jeu, avec la pression de la réussite qui en découle, mais également le sport populaire, c’est-à-dire les activités de loisir pratiquées avec les chevaux. Des actions honteuses et préjudiciables ne sont pas toujours le résultat d’une intention malveillante. Ces comportements inappropriés envers le cheval relèvent souvent de l’ignorance, d’une humanisation déviante ou d’une incapacité physique. Dans ce contexte, l’une des mesures consiste à contrecarrer cet état de fait par des lois, des règlements et des sanctions sévères. Mais aucun règlement aussi sévère soit-il ne peut empêcher les abus. Le facteur déterminant est l’homme et sa conscience éthique. Et c’est là-dessus qu’il faut construire. C’est pourquoi la formation, l’éducation et le transfert des connaissances sont les piliers sur lesquels repose la Fédération Suisse des Sports Equestres.  

Dans cette optique, nous saluons en principe les deux interventions parlementaires de la conseillère nationale zurichoise Meret Schneider, qui exige, d’une part, une attestation de compétence pour tous les détenteurs de chevaux, et qui veut, d’autre part, interdire «les moyens auxiliaires cruels dans le sport équestre». Cela dit, il conviendrait de s’informer auprès des experts et d’éviter d’en rajouter avec des arguments destinés à faire sensation, quand ils ne sont pas mensongers, avant d’exiger des mesures, et tous seraient bien inspirés de s’en souvenir.  

Par contre, nous devons clairement nous démarquer des exigences des milieux extrémistes de la protection des animaux selon lesquels toute forme d’«utilisation» du cheval  doit être interdite. En effet, les cheval est le compagnon fidèle de l’homme depuis des temps immémoriaux, une créature sensible qui met volontiers sa force, son énergie et son élégance à disposition et qui, par à une chiquenaude affectueuse, fait toujours sourire les enfants comme les adultes. Une interdiction de tout type d’utilisation conduirait à terme à la disparition de nos chevaux, même dans les plus beaux prés du Jura. Ils ne pourraient alors être observés que dans de vastes réserves à l’étranger – ou sur l’écran vidéo du zoo. Sans les chevaux, notre monde serait beaucoup plus pauvre et nous nous éloignerions encore plus de la nature. Pour éviter cela, nous devons préserver cette relation unique que nous entretenons avec ces merveilleuses créatures qui contribuent à forger notre caractère et témoigner à ces fidèles compagnons de l’homme un respect bien mérité et notre profonde gratitude.   

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