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Wettstein Estelle, SUI, West Side Story, 165Olympic Games Tokyo 2021© Hippo Foto - Stefan Lafrentz25/07/2021
Dressage

«La formation des juges de dressage de la FSSE est très bien conçue et de haute qualité»

14 février 2023 08:30

Barbara Frauchiger a décidé de suivre la formation de juge de dressage proposé par la FSSE. | © FSSE Barbara Frauchiger a décidé de suivre la formation de juge de dressage proposé par la FSSE. | © FSSE

Enfant déjà, Barbara Frauchiger était passionnée par les chevaux et elle a appris très tôt à monter. Le dressage lui plaisait particulièrement. Après avoir participé à des concours de niveau M, elle a décidé d’emprunter la voie la menant à la fonction de juge de dressage. Dans cet entretien, la Bernoise raconte entre autres quelles sont les étapes que propose cette formation gratuite de la FSSE et ce qui, selon elle, distingue une bonne juge.

 

Barbara, comment es-tu venue à l’équitation ?

Si mes parents n’étaient pas des cavaliers, mon grand-père, avec des racines prussiennes, était dans la cavalerie allemande. Sa photo était accrochée dans la maison de mes parents et je m’en souviens très bien. En outre, mon oncle était cavalier et juge de dressage. Il m’emmenait souvent voir les chevaux et sur les places de concours. Et c’est tout naturellement que j’ai ressenti l’envie de monter moi-même à cheval. Je me suis d’abord tournée vers le saut d’obstacles, mais j’ai ensuite réalisé que je préférais le dressage.

 

Qu’est-ce qui te fascine dans le dressage ?

L’élégance, l’harmonie et la dynamique me fascinent toujours. Lorsqu’un cheval est correctement et bien formé selon les directives, il devient non seulement meilleur au fur et à mesure des entraînements, mais également plus beau.

 

Qu’est-ce qui t’a motivée à entreprendre la formation de juge ?

Personnellement, je ne me serais pas spontanément sentie capable de m’asseoir au bord du carré de dressage en tant que juge mais j’ai toujours eu une grande estime pour les juges. Lorsqu’un jour on m’a demandé si je n’avais pas envie de m’attaquer à la formation gratuite de juge de la FSSE, cette idée a mûri en moi. J’ai donc assisté à la réunion d’information sur la fonction de juge de dressage de la FSSE. J’ai ensuite suivi le cours pour les surveillants des places d’échauffement et j’ai effectué des missions correspondantes. Cela m’a permis de me familiariser avec le rôle d’officiel de la FSSE et de m’exercer pour une telle présence.

 

Quelles sont les conditions requises pour devenir juge de dressage ?

Il y a tout d’abord les conditions concrètes, à savoir qu’il faut être âgé d’au moins 25 ans et qu’il faut avoir obtenu au moins cinq classements dans les programmes L11 à L20 ou plus hauts. Par ailleurs, il faut obtenir une recommandation de deux juges indiquant que l’on est apte à exercer la fonction de juge

Cela étant, les soft skills, à savoir la prestance et la façon de s’exprimer sont au moins aussi importantes. Dans ce domaine, mon expérience professionnelle en tant qu’enseignante d’école professionnelle m’est certainement utile. J’ai l’habitude de me concentrer longtemps, d’évaluer les prestations et de justifier mon évaluation. Par exemple, lorsque je dois noter l’exposé d’un élève, j’ai une grille de critères dans laquelle je dois inscrire et commenter mon appréciation du critère concerné. C’est comme la feuille de notes lors d’une reprise de dressage. Il faut beaucoup de concentration et un esprit vif pour noter et commenter une reprise de dressage.  

 

Où en es-tu exactement aujourd’hui dans ta formation de juge de dressage et comment se poursuit-elle ?

Je dois maintenant effectuer sept assists dans un délai de deux ans. Cela signifie que j’accompagne des juges spécialement désignés à cet effet lors de différentes épreuves de dressage des niveaux FB à L. Au début, j’étais simplement assise à côté d’eux pour écouter et observer leur façon de travailler. J’ai ensuite pu « juger dans l’ombre », c’est-à-dire que j’ai noté les épreuves sans que mon évaluation compte pour le classement. Cela m’a permis de me rendre compte de la vitesse requise pour juger – tout va incroyablement vite – ainsi que du fait que certains détails ne sont pas visibles sous certains angles et qu’une évaluation complète est donc difficile. Je peux échanger avec la ou le juge et lui poser des questions. Après chacun de mes assists, je consigne mes expériences et les enseignements que j’en ai tirés dans un rapport à l’attention de Margret Dreier, cheffe technique de la discipline dressage de la FSSE.

J’ai bientôt terminé cette période d’assistance et je pourrai alors m’inscrire à l’examen de juge qui se déroule dans le cadre d’un concours de dressage et qui porte sur les connaissances générales relatives aux allures de base et aux reprises des programmes FB à L20. Si je réussis l’examen, je pourrai juger des épreuves de dressage en qualité de candidate-juge L. Au cours de la première année, je pourrai ainsi juger des épreuves de niveau FB01 à FB10 ainsi que des épreuves de CC avec des juges formés. A partir de la deuxième année, je pourrai juger des épreuves de niveau FB à L20 ainsi que des épreuves de CC.

Au plus tôt après trois ans, et au plus tard après quatre ans ainsi qu’avec un nombre minimum d’épreuves jugées et de cours de juges, je pourrai m’annoncer à l’examen de juge L. Le chemin est donc encore long et j’ai encore beaucoup à apprendre.

 

C’est une formation vraiment intensive. Qu’en penses-tu ?

Oui, la formation est intensive, mais je pense que cela est justifié. Il faut du temps et beaucoup de pratique pour former son regard et être capable de tenir le rythme d’une épreuve de dressage. Il faut connaître tous les aspects des règlements et de la directive. Chaque cavalière et chaque cavalier a droit à toute notre attention et à une évaluation objective. La formation des juges de dressage de la FSSE est très bien conçue et de grande qualité.

 

Est-ce que tu continues à participer à des concours ? Et si oui, comment concilier la fonction de juge avec la pratique de la compétition ?

Au cours de la saison 2023, je donnerai certainement la priorité à la formation de juge car autrement, je n’aurais pas le temps de le faire. Cela étant, je trouve qu’il est bon et important pour les juges de changer de perspective et de vivre du point de vue du cavalier les défis représentés par le fait d’être noté. Cela nous rend certainement plus humbles dans notre fonction de juge.

Néanmoins, je suis convaincue qu’un bon juge ne doit pas impérativement être un excellent cavalier. Par contre, les instructeurs sont probablement les meilleurs juges car ils sont habitués à juger et à évaluer des situations.

Nous ne devons pas confondre les rôles : en tant que juges, il ne nous appartient pas de former les cavalières et les cavaliers. Nous ne sommes pas des instructeurs. Nos commentaires n’ont pas pour but de dire aux cavalières et aux cavaliers comment elles/ils doivent s’entraîner pour effectuer les reprises de dressage, mais nous pouvons leur donner des indications sur les points qu’ils peuvent améliorer. Il est donc d’autant plus important, selon moi, que nos commentaires soient formulés de manière positive et orientée vers des solutions. Si j’écris par exemple «pourrait être plus appliqué», il s’agit d’une suggestion pour l’entraînement alors que le commentaire «pas assez appliqué» à une connotation définitive et sans espoir.

 

Quels sont les inconvénients pour les juges de dressage ?

L’investissement en temps est important. On se lève tôt le matin, on passe la journée à l’extérieur, dans le pire des cas dans le froid et sous la pluie. Le fait de juger est extrêmement fatigant, surtout lorsqu’il y a beaucoup de participants.

Pourtant, le plaisir et la fascination du sport l’emportent, et la collégialité entre les juges est grande. Et si, avec mon activité de juge, je peux contribuer un tout petit peu, et en toute modestie, à ce que l’équitation harmonieuse et respectueuse des chevaux soit récompensée et encouragée dans le sens des directives, cela me remplit de satisfaction.

L’entretien était conduit par
Cornelia Heimgartner

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