Le sport est synonyme d’émotions. Se réjouir d’un succès. Se faire consoler quand tout ne nous a pas réussi. Le contact corporel fait partie intégrante du sport de même que les sentiments d’amitié et un environnement détendu et relaxe. Dans le cadre d’une campagne de prévention, la Fédération Suisse des Sports Equestres souhaite informer et sensibiliser.

Il ne s’agit pas d’attiser des préjugés, mais au contraire d’inciter chacun à observer attentivement et à affûter son regard. Il est clair que se produisent tous les jours et partout des abus sexuels, dans les sports équestres également. Nous n’aimons pas parler des abus sexuels, c’est un sujet tabou. Et comme tout sujet tabou – nous en savons peu de choses. 

La plupart du temps, les abus mis au grand jour par les médias ne sont pas aussi spectaculaires que les cas particuliers, mais chaque abus signifie une blessure psychique pour la victime. Les abus se produisent surtout dans le cercle des proches et de manière répétée.

Qu’est-ce qu’un cas limite?
Les cas limites sont des actions qui peuvent dépasser une limite, et auxquelles on ne peut pas clairement trouver des motifs sexuels. Il existe des cas limites tolérés, comme par exemple le fait de toucher une partie du corps pour corriger la position du corps du sportif. Les cas limites devant impérativement entraîner des conséquences pour leurs auteurs ainsi que des mesures pour éviter que ces cas se reproduisent sont par exemple: des remarques ou des plaisanteries à connotation sexuelle, le non-respect d’attitudes défensives ainsi que des cadeaux non justifiés.

Un abus sexuel, c’est quoi?
La notion «d’abus sexuel» comprend tous les comportements axés sur une stimulation sexuelle, sans l’accord de la personne concernée. Lorsque des jeunes de moins de 16 ans participent à des expériences sexuelles avec des adultes, il s’agit de toute façon d’abus sexuel. L’éventail des incidents est ainsi très étendu, allant des propos sexistes au viol.

Les abus sexuels dans le sport
Les contacts physiques font partie du sport et le sport déclenche des sentiments. On a aussi le droit dans le sport de parfois exploser et de lâcher des propos stupides. D’un autre côté, les entraîneurs sont des modèles que l’on admire et que l’on idéalise aussi rapidement.
Les abus sexuels prennent diverses formes, dans le sport également, par exemple:

• L’entraîneur qui observe les sportives sous la douche.
• Pour aider à faire un exercice de sport, procéder à des attouchements à l’entrejambe même quand ce n’est pas nécessaire.
• Marquer sa préférence envers un élève cavalier docile et soumis, en le laissant choisir son cheval.
• Corriger ou féliciter les élèves en utilisant des propos sexistes.

Dans les sports équestres, les histoires individuelles des victimes permettent également de reconnaître les circonstances qui doivent être reconnues comme menaçantes.
Certains entraîneurs n’ont pas assez conscience de leur rôle et de leur responsabilité et ne peuvent gérer l’attrait sexuel des jeunes qui leur sont confiés. L’enthousiasme des jeunes est parfois interprété comme une invitation à des expériences sexuelles. Il peut également s’agir d’abus homosexuels, tant féminins que masculins.

Dans les sports équestres, il existe de puissants rapports de force liés à la possession du cheval et à l’encouragement de jeunes, rapports qui peuvent conduire à une exploitation sexuelle des sportifs et sportives.

Les entraîneurs pédosexuels établissent des rapports de confiance avec certains enfants, rapports qui vont au-delà du simple entraînement et qui souvent incluent les parents. Une fois la confiance de l’enfant acquise, commence alors l’abus. Cependant, ce mode de comportement est souvent trop frappant et ces entraîneurs passent d’une société à une autre, à des intervalles réduits.

Brochure de prévention FSSE
Dans le sport, les entraîneurs sont en contact direct et étroit avec les jeunes. Ils portent une responsabilité particulière en tant que modèle et pour une part importante sont l’image de leur société. Pour les entraîneurs, il existe un code de conduite. En plus, la brochure de prévention de la Fédération Suisse des Sports Equestres «Prévention d’abus sexuels et cas limites d’abus dans les sports équestres» contient des conseils sur la façon d’aborder la suspicion ou de voir de réels abus. La brochure peut être commandée à la FSSE et est incluse avec chaque classeur de brevet.

Où trouver de l’aide?
L’Office fédéral du Sport et Swiss Olympic offrent en ligne une liste des adresses des Centres d’aide et de conseil dans toute la Suisse sous www.spiritofsport.ch (Keine sexuellen Übergriffe). Cette liste est constamment mise à jour.
En cas de soupçon, il est plus prudent de s’adresser à un Centre d’aide et de conseil indépendant. Les Centres cantonaux d’aide aux victimes sont soumis à une législation stricte en matière de protection des victimes.