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Afin qu’aucune maladie équine contagieuse ne voyage

22 septembre 2014 13:37

Site web d'Equinella Site web d'Equinella

De nos jours, de nombreuses manifestations d’élevage ou de sport équestre se déroulent en Suisse. Avec la mobilité – nationale et internationale – déjà élevée et toujours croissante, des dizaines de milliers de chevaux ainsi que de la semence ou des embryons pour l’élevage sont transportés en Suisse. Que se passe-t-il à présent lorsqu’un cheval est malade et en contamine d’autres? Le nouveau système d’annonce et d’informations Equinella aide à conserver la santé équine au niveau national – et doit empêcher à temps une propagation généralisée.

Branche économique importante en Suisse, l’élevage chevalin, gagne constamment en importance. La filière équine suisse a un contact soutenu avec l’étranger, par exemple par les manifestations de sport équestre ou l’achat d’animaux, de semence ou d’embryons.  A cause de cette mobilité accrue et non restreinte, le risque d’introduction de maladies équines en Suisse augmente sensiblement. Une telle introduction de maladies animales épizootiques respectivement la déclaration d’une maladie infectieuse doit être reconnue précocement. C’est seulement ainsi que les mesures correspondantes peuvent être prises à temps pour la protection de la population suisse d’équidés. La solution est, entre autres, un système efficace de détection précoce et de surveillance.

C’est pourquoi l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires OSAV (anciennement OVF) et l’Institut suisse de médecine équine ISME, de concert avec le Veterinary Public Health Institut de la faculté Vetsuisse de l’Université de Berne (VPHI) et l’Association suisse de médecine équine ASME, ont mis sur pied un projet en ce sens. L’année dernière, ils ont établi une plateforme d’annonce en ligne pour les maladies équines et l’ont mise en service en novembre 2013: www.equinella.ch.

Les vétérinaires enregistrés, appelés vétérinaires sentinelles, peuvent y annoncer directement en ligne par ordinateur ou par smartphone des cas de maladies ou des symptômes chez les chevaux. Equinella offre ainsi un instrument adapté à la saisie de données sur la santé animale en temps réel. L’annonce et la saisie régulière des maladies et symptômes rend possible la détection précoce d’épizooties et d’autres maladies contagieuses et permet de surveiller leur propagation. L’équipe d’experts d’Equinella évalue constamment les annonces.

Franziska Wohlfender/Nicole Basieux

Equinella est basée sur le volontariat

Equinella est un système misant sur le volontariat. La participation active à Equinella est d’une grande utilité pour les vétérinaires sentinelles enregistrés. Dans la partie protégée par un mot de passe, ils possèdent une vue détaillée sur tous les cas et symptômes annoncés sur Equinella, qui sont à disposition pour consultation de façon anonyme, aussi bien sous forme de tabelles que d’une carte interactive. La newsletter mensuelle donne aux vétérinaires un aperçu des annonces du mois précédant.

De plus, ils sont informés sur l’actualité de la filière équine en Suisse et à l’étranger (y compris les maladies, etc.). Dans le cadre d’Equinella, ils ont également la possibilité d’obtenir un smartphone robuste spécialement conçu pour les engagements sur le terrain. L’appareil leur offre la possibilité de saisir des annonces directement «à l’écurie». En cas de foyer important de maladie dans la population équine suisse, tous les vétérinaires sont immédiatement alertés par une alarme SMS. Mise à part l’assistance technique (enregistrement, saisie des annonces, etc.), les vétérinaires ont à leur disposition l’assistance scientifique de l’équipe Equinella et, si nécessaire, d’experts externes. Ils ont en outre la possibilité de bénéficier une fois par an d’une formation continue gratuite dispensée par des spécialistes.

Depuis le début de l’année 2014, l’équipe d’Equinella a été sollicitée à deux reprises pour aider lors d’investigations de déclaration de foyers d’épizootie. Dans le premier cas, il s’agissait d’un foyer du virus de l’herpès équin 1 (EHV 1) avec des avortements épizootiques et dans le second cas, d’un problème de troupeau de gourme *. Les deux investigations ont fait l’objet de rapports circonstanciés à l’intention des vétérinaires sentinelles. 
* La gourme est une maladie bactérienne ayant pour cible les voies respiratoires supérieures et provoquant une forte fièvre.

La filière équine profite

Cependant, Equinella représente une forte valeur ajoutée non seulement pour les vétérinaires, mais également pour la filière suisse du cheval en général. La présentation anonymisée des annonces de maladies dans le domaine public du site web d’Equinella offre à la branche un aperçu fiable de la situation du moment des maladies équines infectieuses en Suisse. Ces informations, essentielles à la détection précoce des foyers de maladies, sont pertinentes tant pour le sport équestre que pour les fédérations d’élevage. Les fédérations de la filière équine peuvent en outre mettre à profit le grand réseau international d’Equinella. 

Lancement réussi – quelques chiffres

Equinella a bien débuté et 58 vétérinaires de 56 cabinets respectivement cliniques différents dans 13 cantons se sont déjà enregistrés comme vétérinaires dits sentinelles. La plateforme a reçu au 30 juin 
49 annonces en tout, dont 20 ne concernaient que des symptômes. Sur 29 cas de maladie annoncés, 21 ont été confirmés par analyse de laboratoire. Durant le dernier semestre, les annonces ont porté de loin le plus souvent sur des cas d’herpès équin et de gourme. Quant aux symptômes, ce sont les cas de fièvre d’origine inconnue qui ont été les plus fréquents.

Selon la Banque de données sur le trafic des animaux (BDTA), 106 043 chevaux ont été enregistrés en Suisse à fin juin 2014. Les vétérinaires sentinelles enregistrés à ce jour couvrent déjà près de la moitié de la population équine suisse, mais d’autres vétérinaires intéressés peuvent s’inscrire à tout moment sur le site d’Equinella.

Soutien financier ­nécessaire

La mise en place d’Equinella a été financée par l’OSAV et généreusement soutenue par l’ISME, le VPHI et l’ASME. La couverture des frais d’exploitation de la plateforme est garantie jusqu’à 2016. Cependant, afin de pouvoir poursuivre l’exploitation du système, les exploitants ont besoin du soutien financier de la branche. La première rencontre de la filière consacrée à Equinella s’est tenue le 17 juin 2014 à la clinique vétérinaire de Berne avec pour objectif de présenter plus exactement le projet et l’équipe aux représentants de la branche suisse du cheval.

Les exploitants d’Equinella ont d’une part présenté leurs expériences personnelles faites avec Equinella durant le premier semestre, les ont discutées avec les représentants de la filière équine et ont répondu aux questions en suspens. D’autre part, cette rencontre a permis de mettre en évidence la valeur ajoutée offerte à la branche par Equinella ainsi que des possibilités de soutien. Les représentants de la filière ont donné un écho positif à Equinella et ont reconnu la nécessité de garantir sa pérennité. D’autres entretiens porteront dans les mois qui suivent sur la concrétisation des différentes possibilités de soutien.

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