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L’éthique concerne tout le monde

10 septembre 2018 08:00

Pour la plupart des gens, ils sont évidents, mais à notre époque, il est indispensable de fixer les principes éthiques noir sur blanc. La Fédération Suisse des Sports Equestres veut  donc prendre les devants en tant qu’exemple - soutenue en cela par ses associations membres.

Lors de la Conférence des présidents du 21 février 2018, on avait annoncé que le Comité allait mettre la première version des «Principes éthiques de la Fédération Suisse des Sports Equestres» en consultation, l’objectif consistant à voter sur ces nouvelle dispositions sur l’éthique lors de l’assemblée des membres de l’automne 2018. Si on se réfère aux statuts, une telle votation n’est pas nécessaire, mais elle permettra d’affirmer haut et fort que la FSSE soutient pleinement ces articles avec toutes ses associations membres, ses commissions et ses organes.

Une vision au lieu d’un règlement ou d’une directive

La FSSE doit pouvoir expliquer à ses membres, aux passionnés des chevaux, aux protecteurs des animaux ou à d’autres fédérations sportives la notion d’éthique dans le sport équestre. Les principes éthiques ne sont ni un règlement ni une directive - il s’agit bien plus d’une vision. Et dans ce contexte, on ne parle pas uniquement des contacts avec les chevaux et de leur détention et de leur emploi, mais également du comportement au niveau relationnel.

Trop détaillé ou trop bref

Le premier jet des principes éthique a été remis à tous les organes de la FSSE et les premiers retours ont été pour la plupart positifs. Les remarques de deux associations régionales ont été particulièrement intéressantes; le ZKV estime que les principes éthiques sont trop détaillés, alors que la FER renvoie aux principes de la fédération allemande pour démontrer que ceux-ci sont nettement plus détaillés.

Les «principe éthiques» de la Fédération Suisse des Sports Equestres élaborés par le Comité sont par exemple formulés de la manière suivante:

  • «Toute personne qui s’occupe d’un cheval prend la responsabilité de l’être vivant qui lui est confié.»
  • «L’homme doit respecter chaque cheval, indépendamment de sa race, de son âge, de son sexe ou de son emploi.»
  • «Toute personne pratiquant les sports équestres doit intervenir de façon correcte et constructive lorsqu’elle constate un comportement incorrect vis-à-vis des chevaux.»
  • «Lors de compétitions, les juges doivent remplir leur fonction de façon objective et sans préjugés. Ils doivent éviter les conflits d’intérêts.»
  • «Les organisateurs de compétitions doivent toujours privilégier le bien-être des chevaux et le fair-play sportif par rapport à des intérêts commerciaux ou médiatiques.»

Les représentants des associations membres sont d’accord sur le fait que la formulation doit encore être peaufinée.

Adapter les principes obsolètes

Le président de l’OKV et vétérinaire Michael Hässig a par exemple quelques problèmes avec lesdits principes et il démontre, par l’entremise de deux exemples, où le bât blesse. Les principes présentés se basent sur des principes d’éthique datant de 1960 et rédigés de façon absolutiste. Or l’éthique moderne est axée sur les processus, et une évolution continue est indispensable. Se basant sur un exemple, le représentant de l’OKV explique sa pensée: «Un principe stipule que ‹l’environnement et les conditions de vie du cheval doivent être adaptés à ses besoins naturels›. S’il en est ainsi, qui donc peut encore détenir des chevaux en Suisse? Pour respecter ce point, une surface d’environ 1 km2 par cheval serait nécessaire», toujours selon Michael Hässig.

Voici un autre exemple: «‹Le bien-être physique et psychique du cheval doit absolument prévaloir sur les performances sportives ou toutes sortes d’emplois.› Cette phrase ne devrait en aucun cas être utilisée sous cette forme - c’est surtout le mot ‹absolument› qui dérange, sachant que cela pourrait être interprété ainsi: ‹Si tu ne veux pas sauter aujourd’hui, tu n’es pas forcé de sauter.› Cette énonciation doit d’une part être rédigée dans un processus et elle doit relativiser son sens. Ce n’est qu’alors que les principes sont utilisables. Le document doit être rédigé de manière à permettre au sport et à la détention des chevaux d’exister dans un cadre éthique.»

Les autres représentants des associations membres sont d’accord avec Michael Hässig. Dans sa réponse à la FSSE, le ZKV a souhaité une version «courte et marquante» des principes éthiques afin qu’ils soient effectivement lus. «Une possibilité consisterait à subdiviser les principes en thèmes, par exemple le sport, la détention et la formation. Chaque thème comporterait quatre à cinq principes éthiques. Actuellement, il y a encore trop de répétitions», a constaté Bruno Invernizzi, président ZKV.

Swiss Endurance: des lignes de conduite éthiques depuis 2000

Claudia Spitz, présidente de l’ASRE, informe: «Swiss Endurance dispose déjà depuis 2000 de ses propres lignes de conduite en matière d’éthique, composées de neuf principes sur les thèmes du sport, du cheval et des relations.» Or, s’il est bon d’avoir un document avec des principes éthiques à disposition, il est important que cela soit également transmis à l’extérieur et appliqué. Et tout comme d’autres associations de membres, Swiss Endurance se prononce en faveur d’une version «courte et marquante» des principes éthiques.

Applicables à la compétition et aux loisirs

La représentante de Sport équestre avec handicap, Simone Rubli, s’est exprimée sur un autre point important des principes: «Lorsqu’on parle du sport équestre, on pense immédiatement au sport de compétition. Or, les principes éthiques s’appliquent également au sport populaire et au sport de loisir et également à d’autres équidés comme les poneys et les ânes.»

Les principes éthiques seront une fois encore examinés à la loupe, retravaillés et adaptés en se fondant sur les discussions lors de la Conférence des présidents, avant d’être soumis au vote lors de la prochaine assemblée des membres de cet automne, soit le 27 octobre.

Nicole Basieux

Groupe de travail «Brides et embouchures», adaptation au RG, interdiction des guêtres pour membres postérieurs

Une première séance du groupe de travail «Brides et embouchures» a eu lieu au début de l’été. A la mi-octobre (le 15.10), une séance traitant de l’étude sur les muserolles aura lieu avec, entre autres, la présence du juge allemand Martin Plewa.

Par ailleurs, la règle concernant les traces de sang sur le cheval est en vigueur depuis le 1er juillet 2018 dans le Règlement général. Les officiels ont été informés en conséquence. Jusqu’au jour de la Conférence des présidents, aucune disqualification n’avait été enregistrée. A la fin de l’année, un bilan de la situation sera effectué et selon les besoins, d’autres mesures comme par exemple la formation des officiels seront mises en place.

Au sujet des guêtres pour membres postérieurs, la FEI prévoit l’introduction échelonnée de l’interdiction qui ne s’appliquerait pas à toutes les catégories en même temps. La FSSE est contre cette idée d’échelonnement et elle recommande une introduction générale de l’interdiction sur le plan national.

Photo: Katja Stuppia Photo: Katja Stuppia

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