Le saviez-vous ? Il existe un « examen de maîtrise » pour les spécialistes de la filière équine, et cet article vous apprend ce que cette formation (donnée uniquement en allemand) d’expert-e de la filière équine comporte et à qui elle s’adresse. Et le meilleur dans tout cela : la prochaine formation pour l’obtention de la maîtrise débutera bientôt.
Tribune du centre de formation Inforama
Autrefois, il existait un diplôme fédéral de maître d’équitation. Cette formation était très réputée dans la branche et elle était exclusivement proposée à Elgg, chez Paul Weier. A l’époque, le ton et les manières étaient encore plutôt militaires : « Comparé à ce qui se fait aujourd’hui, on pourrait dire de cette formation qu’il s’agissait d’une « dure école », explique Patrick Rüegg, coordinateur de la formation professionnelle supérieure Cheval à l’INFORAMA et enseignant dans la formation de base et la formation supérieure. Seules des personnes ayant suffisamment de volonté ont suivi la formation et sont allées jusqu’au bout. De plus, les participants à cette formation devaient avoir un niveau pratique et théorique impressionnant. Après cette époque, un autre cursus avait été organisé à Berne par l’Ancienne Association suisse des cavaliers professionnels et des propriétaires de manèges (ASPM), aujourd’hui Swiss Horse Professionals (SHP).
Une réforme s’imposait
Ensuite, et durant 12 ans, plus aucun examen de maîtrise n’a été organisé. Pour 2017/18, l’INFORAMA a élaboré une nouvelle formation incluant l’examen de maîtrise. Le premier cours d’expert-e de la filière équine a donc pu être organisé, conformément au nouveau règlement d’examen. Cinq candidats avaient alors relevé le défi et quatre d’entre eux réussirent l’examen : Christophe Borioli, Salome Lüdi, Tiziana Realini et Susanne Ritz. Tous les quatre sont des cavalières/des cavaliers de haut niveau dans leur discipline et elles/ils occupent également les fonctions les plus diverses dans la branche, par exemple en tant qu’expert-e-s lors des examens de fin d’apprentissage, ou en tant que responsables des cours interentreprises.
Dans le cadre de la formation d’expert-e de la filière équine avec diplôme fédéral, les participant-e-s suivent divers modules pratiques et techniques. © INFORAMA
« Une véritable motivation personnelle est nécessaire »
Cette formation d’expert-e de la filière équine s’adresse exclusivement aux personnes ayant déjà passé l’examen de spécialistes de la filière équine. Même les détenteurs/les détentrices d’un diplôme avec l’ancienne désignation professionnelle, à savoir écuyer/écuyère diplômé-e-s, peuvent suivre cette formation proposée pour toutes les orientations. « Tous et toutes doivent en outre avoir eu une expérience professionnelle de deux ans après l’obtention de leur diplôme respectif, mais cela ne pose généralement pas de problème », ajoute Patrick Rüegg. « Pour cette formation, nous souhaitons des professionnel-l-e-s solidement ancré-e-s dans la filière équine qui pratiquent encore activement le sport et qui ont des élèves à qui ils/elles enseignent ». Dans le meilleur des cas, il s’agit de personnes qui sont prêtes à apprendre et qui souhaitent encore se perfectionner et atteindre ce niveau de formation supérieur. « Une véritable motivation personnelle qu’il ne faut pas sous-estimer est nécessaire » recommande le formateur.
Celui ou celle qui souhaite suivre la formation avec « examen de maîtrise » devrait être prêt-e à évoluer et il/elle a besoin d’une bonne portion de motivation personnelle. © Nicole Basieux
Toutes les orientations réunies en une seule entité
Etant donné que la formation est très individualisée et que les participant-e-s disposent déjà d’un bagage assez important de connaissances pratiques et théoriques, cette formation doit également leur permettre de voir plus loin et peut être de profiter de l’une ou l’autre orientation qu’ils/elles ne connaissent pas.
Comme pour le cycle de formation pour l’examen professionnel, cette formation propose aussi ces modules dits transversaux qui sont identiques pour toutes les orientations et qui comprennent principalement des matières relatives à la gestion d’entreprise ou au développement personnel, ainsi que des thèmes comme le travail à la double longe ou à la main qui peut en principe être effectué avec n’importe quel cheval, quelle que soit sa discipline ou son orientation. « Chaque candidat-e engrange ainsi un gain d’apprentissage dans sa spécialité, mais il/elle découvre en plus quelque chose de nouveau ou de moins connu » explique un Patrick Rüegg convaincu que cela ouvre d’autres perspectives qui aident les futur-e-s expert-e-s à sortir de leur zone de confort et à progresser.
En plus de tous les différents modules suivis par les candidats, il existe également le module « gestion des événements et relations publiques », enseigné par Salome Wägeli, directrice du Centre équestre national de Berne (CEN). « Il s’agit d’un module passionnant pour toutes les personnes concernées car elles peuvent organiser un événement de A à Z », explique Rüegg. Le dernier événement organisé de cette façon était une conférence publique au CEN, et les futur-e-s expert-e-s de la filière équine avaient tout organisé eux-mêmes : des aspects financiers aux contenus techniques en passant par tout ce qui touchait à la restauration. Les matières enseignées sont donc directement mises en pratique et appliquées dans la vie réelle, avec un important acquis pédagogique à la clé. De plus, l’événement organisé dans ce cadre ou les relations publiques corrélatives font office d’examen de fin de module.
Durant leur formation, les futur-e-s expert-e-s de la filière équine sont régulièrement suivi-e-s individuellement dans leurs projets par des spécialistes de la branche. © Nora Jeker
Travail de projet avec son propre cheval et son/sa propre élève
Autre élément clé de cette formation professionnelle supérieure : les participant-e-s entament cette formation avec un ou plusieurs chevaux. Au début, ils/elles montrent ce que les chevaux sont déjà capables de faire dans leur discipline. Ensuite, les enjeux de l’année de formation sont définis dans le but de faire progresser le cheval. « Après environ cinq ou six journées de formation, le cheval est présenté à un groupe d’experts qui approuve le projet, ou qui le complète. S’ils ont l’impression que l’acquis pédagogique est trop faible, il arrive qu’un projet soit refusé », toujours selon Patrick Rüegg.
Les participant-e-s doivent également procéder de la même manière avec un ou plusieurs élèves qu’ils/elles encadrent durant l’année en question. Cela peut se faire à l’aide d’une vidéo à partir de laquelle les experts peuvent évaluer la qualité de monte de l’élève et quels sont ses défis ainsi que ceux du cheval. Ce coaching dure en moyenne 13 à 14 mois. Entre-temps, les futur-e-s expert-e-s bénéficient pour leur projet de l’assistance nécessaire et des conseils pratiques. De plus, ils/elles consignent tout dans un dossier.
A la fin de la formation, les chevaux ainsi que les élèves sont à nouveau présentés au même groupe d’experts qui évalue alors les acquis pédagogiques des élèves et des chevaux. « Il s’agit également d’une partie extrêmement passionnante de cette formation car les participant-e-s peuvent travailler directement avec des chevaux et des élèves issus de leur environnement professionnel » constate le coordinateur d’INFORAMA. De plus, c’est toujours un avantage de disposer de plusieurs chevaux mais également de plusieurs élèves en cas de défaillance. L’INFORAMA prévoit d’organiser la prochaine formation d’experts au cours de l’année scolaire 2025/26.
Nicole Basieux
La propre carrière sportive ainsi que l’encadrement et l’accompagnement d’élèves font partie de la formation d’expert-e de la filière équine. © Nicole Basieux