Chaque fin de semaine, les officiels de la Fédération Suisse des Sports Equestres (FSSE) se rendent fidèlement au front sur les places de concours dans tout le pays. Ils assurent le déroulement correct de la manifestation et veillent au bien-être des chevaux. Désormais, leurs observations et leurs activités ne seront plus consignées par écrit dans le rapport du président du jury respectivement du délégué technique, mais bien numérisées afin d’en faciliter le traitement subséquent. Cela permettra également de saisir directement et rapidement les interventions des juges et des constructeurs de parcours.
Photo: SVPS/C. Heimgartner
Discrètement, la juge se tient sur la place d’échauffement et elle suit ce qu’il s’y passe. Une certaine tension et de la nervosité sont dans l’air - les cavalières et les cavaliers veulent tirer le meilleur de leurs chevaux juste avant l’épreuve afin de les préparer de façon optimale à fournir la performance espérée sur la place de concours. Un couple cavalier-cheval sort du lot, le désaccord entre les deux est flagrant. Le cheval tente constamment de s’enfuir et il est durement corrigé par la main du cavalier. Après un certain laps de temps, la juge s’approche du cavalier pour le prier de changer de comportement sans quoi il risque un avertissement. Ce petit intermède semble avoir été bénéfique à tous les acteurs. Cela a permis au cavalier de respirer et de maîtriser ses émotions. La suite de l’échauffement du couple se passe sans fait marquant.
Tous les incidents n’étaient pas documentés
Heureusement, la plupart des incidents qui se produisent sur les places de concours peuvent être résolus grâce à la discussion comme dans le cas précité, avant que les situations dégénèrent jusqu’à violer les règles ou à contrevenir à la protection des animaux. De ce fait, ces incidents tombaient entre les mailles des statistiques FSSE étant donné qu’ils n’étaient que très rarement relatés dans le rapport du président du jury (PJ) respectivement du délégué technique (DT) établi à l’attention du secrétariat FSSE. Seul un avertissement, communément appelé «carton jaune» (voir l’encadré), entraînait obligatoirement une mention écrite.
La numérisation facilitera le travail
Si quelques disciplines s’en sortaient avec un rapport de JP ou de DT de deux pages, d’autres avaient besoin d’un document de douze pages pour transmettre leurs observations à la FSSE. Au secrétariat FSSE, ces documents manuscrits étaient reportés dans le système informatique moyennant un travail patient et minutieux. Durant la pleine saison, des montagnes de rapports devant être traités le plus rapidement possible s’empilaient. Bref, un procédé archaïque et source d’erreurs.
C’est pourquoi, il a été décidé il y a un peu plus d’une année d’harmoniser les rapports des PJ respectivement des DT des disciplines Saut, Dressage, Concours Complet, Attelage et Voltige, de les simplifier et de les numériser, ce qui s’est avéré être une tâche gigantesque! Daniela Liechti, cheffe du projet au sein du secrétariat FSSE, et son équipe ont passé tous les rapports entrants au peigne fin afin de dégager la quintessence des rapports manuscrits en collaboration avec l’ancien chef du sport de compétition du Comité FSSE Peter Christen et avec les responsables techniques des disciplines.
Facilement sur le portable
Or, non seulement les rapports ont été harmonisés pour toutes les disciplines et les informations demandées rationnalisées selon la devise «autant que nécessaire mais aussi peu que possible», mais un masque numérique a aussi été créé afin que, après le concours, les PH et les DT puissent directement entrer toutes les informations dans l’ordinateur voire dans leur mobile et les transmettre au secrétariat FSSE d’une simple pression sur le bouton. Un énorme gain d’efficacité! Par ailleurs, ce système permet de saisir les observations des officiels de façon plus transparente et de procéder à des analyses statistiques.
Nouveautés au niveau des obligations d’enregistrement et de la publication
Au demeurant et dans le cadre de la modernisation, il a également été décidé que les «cartons jaunes» ne seraient plus les seuls à être enregistrés, mais que des incidents particuliers n’entraînant aucun avertissement le seraient également. Enfin, et toujours dans un effort de transparence, les noms des personnes averties seront publiés dans le «Bulletin» et sur le site web de la FSSE à partir du 1er janvier 2020.
Sur les places de concours, les officiels sont quelquefois confrontés à des décisions très difficiles à prendre et ils doivent parfois encaisser des propos très durs lorsqu’ils s’engagent à faire respecter les règlements et à assurer le bien-être des chevaux. Cependant, ce n’est que grâce à leur engagement infatigable que des compétitions fair-play sont possibles. C’est pourquoi nous tenons ici à leur adresser nos félicitations et à les remercier pour leur travail compétent.
Cornelia Heimgartner