Etape intermédiaire sur la voie des Jeux Olympiques 2020 à Tokyo: le concours-test CCI3*-S

Du 11 au 14 août 2019, une épreuve courte de Concours complet de niveau 3* (CCI3*-S) était organisée comme épreuve test pour les Jeux Olympiques de l’été prochain. Juste une année avant ces derniers, des manifestations-test sont organisées pour la plupart des disciplines sportives afin d’expérimenter les infrastructures et le déroulement des opérations. Le comité d’organisation de Tokyo 2020 a baptisé son programme de test «Ready Steady Tokyo».

Dans le cadre de ce test, une épreuve CCI3*-S a été organisée pour le sport équestre. Pour la Suisse, la manager du sport de la FSSE Evelyne Niklaus ainsi que le chef d’équipe et vétérinaire de la discipline Concours Complet Dominik Burger étaient présents sur place en qualité d’observateurs.

Tester les processus

Afin que les tests soient le plus pertinent possible, des chevaux ont été amenés par avion d’Europe. Il s’agissait de trois chevaux allemands, de deux chevaux anglais et d’un cheval participant sous la bannière australienne ainsi que de quelques chevaux japonais stationnés en Europe, soit 17 couples cavalier-cheval.

Si le classement final n’était pas en point de mire lors de ce concours-test, contrairement à d’autres disciplines sportives qui ont profité de l’occasion pour organiser par exemple des épreuves Coupe du monde ou des championnats de la relève, le vainqueur n’est cependant nul autre que l’Allemand Michael Jung avec fischerWild Wave.

Des installations à la pointe de la modernité

Les épreuves des disciplines Dressage et Saut ainsi que les épreuves partielles correspondantes de la discipline Concours Complet - ou Eventing, nom donné au CC dans le jargon de la FEI - se dérouleront sur les installations de la Japan Racing Association (JRA) ayant déjà servi comme site de compétition lors des Jeux Olympiques de 1964. Toute l’infrastructure a été rénovée, voire complètement reconstruite. Après les Jeux, ce site nommé «Bajikoen» sera à nouveau à la disposition du sport équestre japonais.

Les écuries sont parfaites! Il reste encore à déterminer à quelle température elles seront refroidies au moyen d’installations de climatisation - températures qui se situeront vraisemblablement entre 22 et 25 °C sachant qu’hors des écuries climatisées, il peut faire très chaud et également très humide. Il est donc particulièrement important que seuls des chevaux et des cavaliers au meilleur de leur forme entreprennent le voyage vers le pays du Soleil levant. Bien des compétitions équestres se dérouleront vers le soir, lorsque le soleil n’est plus aussi brûlant. Par contre, pour le cross du Concours Complet, cela ne sera pas possible.

Voir grand

Les observateurs présents de plus de 20 pays ainsi que les cavaliers et les responsables des pays avec des participants au concours ont été unanimes à dire que ces installations seront top. Les chevaux ne manqueront de rien. Les écuries ont été reconstruites, tout comme les excellentes installations vétérinaires. Et il reste encore une année pour terminer les travaux. On travaille assidûment sur le sol en sable, et à côté de l’arène principale, un manège d’échauffement non climatisé mais plus frais sera à disposition, sachant néanmoins que l’humidité de l’air y est souvent très élevée. Par ailleurs, le site propose deux grandes places d’équitation de 60 × 20 m, un carré d’échauffement final ainsi que deux autres places.

Cela peut sembler beaucoup au premier coup d’oeil. Cependant, si on tient compte du fait que durant les Jeux Olympiques, 250 chevaux seront sur place - lorsque les compétitions de dressage battront leur plein, les chevaux de Concours Complet arriveront déjà, suivis de près par les chevaux de saut - cela ne semple plus aussi excessif.

Une importante logistique pour le cross

Pour le cross du 2 août 2020, les organisateurs utiliseront un plan, comme ce fut le cas pour les Jeux Olympiques de Pékin en 2008, lorsque les compétitions équestres ont été organisées à Hong-Kong. A la fin du deuxième jour du dressage vers midi, tous les chevaux seront chargés et transportés à Sea Forest, une sorte d’île dans le port marchand de Tokyo reliée à la terre ferme par plusieurs ponts. En 2020, dans le canal du lieu, les compétitions des rameurs auront lieu une semaine avant et la semaine d’après, ce sera au tour des canoéistes de défendre leurs chances. A Sea Forest, les chevaux disposeront d’écuries temporaires climatisées. Le matin suivant sera réservé au cross. Le chef d’équipe de l’élite CC suisse Dominik Burger est très satisfait de l’état du terrain: «Le parcours est déjà très bien et l’herbe a encore une année pour mieux s’enraciner.» Cette année, deux obstacles d’eau étaient intégrés alors qu’un autre était asséché, mais on peut partir de l’idée qu’il sera également utilisé l’an prochain. Directement au début, le terrain présente une montée relativement marquée mais ensuite, il est généralement plat avec quelques petites dénivellations. Les conditions du terrain sont étroites et exigeantes, ce qui signifie que les intervalles se suivront rapidement et de façon intense: il faudra passer quelques obstacles avec des virages serrés pour ensuite repartir au grand galop sur un tronçon, etc. Cette année, la durée du cross était de cinq-six minutes; l’an prochain, elle sera deux fois plus longue.

Après le cross, les chevaux seront de nouveau chargés pour être ramenés au parc équestre de Bajikoen et y disputer l’épreuve de saut le jour d’après. Et c’est exactement cette opération de transport aller-retour qui a été testée cette année. Diverses sortes de tentes pour rafraîchir les chevaux ont également fait l’objet de tests.

Dernière ligne droite vers «l’Olympe»

Lors des divers meetings de ce concours-test et à l’occasion d’une séance de débriefing à la fin, les responsables sur place nous ont présenté de nombreux points et nous avons pu poser des questions. Les nombreuses discussions ont été intenses. Divers aspects ont été repensés alors que d’autres ne pourront être abordés que maintenant. Il était également intéressant de voir les structures profondément ancrées dans le sol pour les tribunes temporaires qui doivent être robustes afin de résister aux tremblements de terre.

Il s’agit maintenant pour quelques cavalières et cavaliers suisses de lutter pour pouvoir participer aux JO. L’attribution des tickets individuels par l’entremise des classements individuels de chaque discipline court jusqu’à la fin de cette année, respectivement jusqu’à la fin de janvier 2020 pour la discipline Para-equestrian-dressage. Nous saurons alors combien de sportives et de sportifs équestres représenteront véritablement la Suisse l’été prochain aux Jeux Olympiques de Tokyo, aux côtés de notre équipe de saut déjà qualifiée.

Evelyne Niklaus
Manager du sport FSSE