Lorsque les premiers bruits ont circulé concernant la possibilité d’une épizootie de rhinopneumonie EHV-1 déclarée à Valence, il a tout d’abord été difficile d’y croire. Chacun, dont moi, a parfois pensé au départ « non, ce n’est pas possible… ». Et pourtant… Malheureusement, cette épidémie est bien réelle et le virus peut être très dangereux pour nos chevaux.  Et de plus, celle-ci se déclare en parallèle du Covid-19 qui a déjà tant perturbé nos vies depuis une année.

Aujourd’hui, la priorité absolue est bien entendu de protéger nos chevaux en limitant le plus possible la propagation de ce virus. Les chevaux revenant de compétitions internationales ont été isolés et suivis par des vétérinaires. Les compétitions nationales et internationales sont à l’arrêt. Fort heureusement, la situation est sous contrôle et il n'y a pas de nouvelles infections en Suisse.

Bien entendu c’est un nouveau coup dur, très dur, pour notre filière. Je pense en premier lieu aux cavaliers, et à leur team, qui doivent une fois de plus faire face à un arrêt brutal de leur saison. Alors qu’il nous semblait apercevoir une petite lumière au bout du tunnel, elle s’est brusquement atténuée. Mais pas éteinte.

C’est également un coup de massue pour les nombreux organisateurs qui sont contraints d’annuler leur concours, parfois à la dernière minute, comme ceux des Dutch Masters de Bois-le-Duc qui constituaient l’un des premiers rendez-vous majeurs depuis de nombreux mois ou ceux de la Finale de la Coupe du monde de Göteborg, obligés de jeter l’éponge malgré les nombreuses mesures mises en place tant face au Covid que face au EHV-1. Trois cavaliers suisses étaient sélectionnés pour ces deux échéances si importantes. Mais à nouveau, ces événements ont été annulés pour le bien de nos chevaux.

Comme j’aime le dire, ne cherchons pas à contrôler ce qui ne peut pas l’être. Nous devons faire face tous ensemble. Je suis d’un naturel optimiste et des jours meilleurs viendront. Les cavaliers et leurs chevaux n’attendent qu’une chose, retourner en piste. Les organisateurs n’ont qu’une seule envie, celle de pouvoir à nouveau nous permettre d’assister à des compétitions de haut niveau.

Nos regards se tournent maintenant vers le CSIO de Gorla Minore auquel nous avons été invités fin avril, tout comme ceux de la Baule et de St. Gall les semaines suivantes. Avec un regard au loin vers les JO de Tokyo et les Européens de Riesenbeck. Nous n’avons qu’un souhait, nous y retrouver et, croyez-moi, la motivation de tous, cavaliers, grooms ou encore entraîneurs est extrêmement grande et vous vivrez du grand sport quand les compétitions reprendront. 

J’aimerais terminer ce blog par une pensée spéciale pour les propriétaires que nous avons la chance d’avoir en Suisse. Malgré la crise actuelle, ils restent fidèles à nos cavaliers et sont à leurs côtés. Je leur en suis extrêmement reconnaissant, car sans eux, nous ne pourrions pas vivre tout ce que nous vivons. Et tout ce que nous vivrons à l’avenir.

Je n’ai qu’une seule hâte, comme nous tous, celle de pouvoir à nouveau vibrer ensemble autour des plus belles pistes du monde. Soyons unis, soyons prudents, soyons patients aussi, et nous y arriverons.

Prenez soin de vous, de vos proches et de vos chevaux.

Michel Sorg
Chef d’Equipe de Suisse élite de saut